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Sommet Russie-Afrique. Une confirmation de la multipolarité

Le succès du Sommet Russie-Afrique est une preuve supplémentaire pour la Russie de son non-isolement sur le plan international, mais aussi de l’aspiration des États Africains à une neutralité positive et au respect de leur souveraineté sur la scène internationale.

Presque tous les Etats Africains étaient présents au Sommet Russie-Afrique, qui s’est déroulé les 27 et 28 juillet dernier à Saint-Pétersbourg. Le renforcement des partenariats économiques a été au cœur de cette rencontre. La forte présence de l’Afrique à ce sommet est avant tout une manifestation explicite de la volonté ferme des États du continent de leur attachement à leur indépendance souveraine et une neutralité positive sur la scène internationale. L’ère néocoloniale doit être révolue, avec l’ouverture de nouvelles perspectives où le continent africain est appelé à jouer un rôle mondial plus actif, face aux principaux défis et menaces du 21ème siècle.

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Azali Assoumani, président des Comores et président en exercice de l’Union Africaine, a d’ailleurs souligné «les très bonnes conditions qui ont été créées pour faire de ce sommet un véritable succès», ajoutant par ailleurs : «Quand la Russie gagne, l’Afrique gagne». C’est dire le souci de réalisme et de pragmatisme qui régit dorénavant les rapports des États Africains au reste du monde, loin de tout suivisme ou alignement sur un camp ou un autre. 49 délégations africaines étaient présentes à ce Sommet. À l’instar de la Chine, puissance mondiale, et membre fondateur des BRICS, qui entretient de très bonnes relations avec le continent africain, la Russie est perçue comme un partenaire stratégique, dans la construction d’un nouvel ordre international multipolaire plus équilibré et plus favorable aux pays du Sud.

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En 2022, le chiffre du commerce de la Russie avec les pays d’Afrique a augmenté, pour atteindre 18 milliards de dollars américains, a souligné le président russe dans une missive adressée aux délégations africaines, tout en appelant à un renforcement des relations entre la ZLECAF (zone de libre-échange continentale africaine qui compte plus de 1,3 milliard d’habitants) avec l’Union économique eurasienne (UEEA) qui représente 184 millions d’habitants. Au cours des sept dernières années, et malgré la pandémie due au Covid-19, le commerce extérieur entre l’Union Africaine et l’UEEA a augmenté de plus de 60%.

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Le Sommet a été l’occasion de conclure et de signer plus de 120 contrats et mémorandums d’entente, avec un plan d’action triennal pour développer les relations russo-africaines, dans tous les domaines. Par ailleurs, la Russie s’est aussi engagée à participer aux efforts d’allègement du fardeau de la dette des pays africains. V. Poutine a déclaré, lors de son intervention en plénière que «le montant total de la dette annulée s’élève à 23 milliards de dollars». À titre d’exemple, la Somalie, compte tenu de sa situation économique, a pu bénéficier d’un allègement de 684 millions de dollars. 

Le président russe a aussi annoncé le déblocage de 90 millions de dollars d’aide au développement. Face au risque que représente l’interruption des exportations de céréales, à partir de l’Ukraine, via la Mer Noire, V. Poutine a promis, dès l’ouverture du Sommet, des livraisons gratuites de 25 000 à 50 000 tonnes de céréales au Burkina Faso, au Zimbabwe, au Mali, à la Somalie, à l’Érythrée et à la République Centrafricaine.

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Le Royaume du Maroc a été représenté à ce sommet par le chef de gouvernement, Aziz Akhannouch. La qualité et le sérieux des relations entre la Russie et le Maroc ont permis de construire constamment une solide confiance réciproque. En fait, comme l’a bien souligné le président sénégalais, Macky Sall, il existe un énorme potentiel de coopération entre le continent africain et la Russie, dans tous les domaines. Il ne s’agit pas de remplacer un «ancien impérialisme» par un «nouvel impérialisme», comme l’a récemment déclaré le président français, Emmanuel Macron, au cours de sa tournée nostalgique dans les anciennes possessions coloniales de la France.

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L’Afrique, avec ses richesses, sa diversité humaine et culturelle, son histoire millénaire, et son potentiel de croissance, est un continent appelé à jouer un rôle dynamique de progrès et de paix, au profit de toutes les populations, tout en faisant face aux principaux défis et menaces de ce 21ème siècle, notamment ceux afférents au dérèglement climatique. L’Afrique est capable d’offrir des alternatives aux modèles économiques occidentaux de développement qui se sont révélés, à terme, destructifs, pour l’ensemble de la planète et pour toute l’humanité.

 
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