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Controverse autour de la qualification du Hamas. La neutralité de la BBC en question

La BBC se retrouve au centre d’une polémique en refusant de qualifier le Hamas de « groupe terroriste », suscitant des accusations de partialité et remettant en question sa neutralité journalistique. Le débat fait rage quant à la responsabilité des médias dans la définition et l’utilisation de termes liés au terrorisme.

La récente décision de la BBC de ne pas qualifier le Hamas de «groupe terroriste» suscite une controverse croissante au Royaume-Uni. Il faut dire que la question de savoir si la BBC devrait qualifier le Hamas de «groupe terroriste» soulève des débats sur la responsabilité des médias dans la définition et l’utilisation de ces termes. Il est important de souligner que cette controverse met en évidence les dilemmes auxquels les médias sont confrontés lorsqu’ils traitent de sujets sensibles comme le terrorisme et les conflits internationaux. Les journalistes doivent jongler avec le devoir de rapporter les faits de manière objective et équilibrée, tout en évitant de prendre parti ou de légitimer des actes de violence. Une tâche complexe qui exige une analyse attentive des contextes politiques, sociaux et historiques, ainsi qu’une compréhension approfondie des enjeux en jeu.

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Il est également important de noter que la terminologie utilisée pour qualifier les groupes et les acteurs dans les conflits est souvent le reflet de positions politiques et de considérations diplomatiques. Différents pays et organisations internationales peuvent avoir des définitions et des classifications divergentes, ce qui rend d’autant plus complexe la tâche des médias dans le choix des termes appropriés.

Invocation du principe historique de neutralité

Alors que le gouvernement britannique considère le Hamas comme un groupe terroriste et l’a totalement interdit sur son territoire depuis novembre 2021, la BBC choisit de ne pas utiliser cette terminologie, invoquant un principe historique de neutralité dans le traitement de l’actualité.

John Simpson, rédacteur en chef du service international de la BBC, défend cette position en soulignant que ce n’était pas le rôle de la BBC de dicter aux gens qui soutenir ou condamner. Il explique que le terme «terrorisme» est chargé émotionnellement et souvent utilisé pour désigner un groupe que l’on désapprouve moralement. Selon lui, la BBC se doit de rester neutre et d’informer objectivement, tout en soulignant les condamnations du Hamas en tant qu’organisation terroriste par le gouvernement britannique et d’autres.

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Toutefois, la BBC rapporte largement les atrocités commises par le Hamas après l’agression dans le sud d’Israël en octobre dernier. Elle a également lancé un nouveau podcast, «The Conflict: Israel-Gaza», animé par Lyse Doucet, une journaliste connue pour ses reportages équilibrés et empathiques. De plus, la BBC dispose encore d’un correspondant à Gaza, Rushdi Abu Alouf, qui continue d’envoyer des reportages malgré les difficultés sur place.

Cependant, cette neutralité de la BBC est fortement critiquée, notamment par la droite politique. Certains estiment que la BBC devrait qualifier le Hamas de groupe terroriste, car il aurait commis des actes de violence indiscriminée contre des civils innocents. Le ministre britannique de la Défense, Grant Shapps, qualifie la position de la BBC de «honteuse» et a appelé la chaîne à retrouver sa «boussole morale».

Il est important de noter que la neutralité journalistique est un principe fondamental dans de nombreuses organisations médiatiques, visant à présenter les faits de manière objective sans prendre parti. Cependant, cette approche peut être remise en question lorsque des groupes ou des individus sont impliqués dans des actes de violence ou de terrorisme.

 
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