Industrie

L’Afrique, un levier d’opportunités pour les IMME 

Dans le cadre de ses efforts consentis pour la promotion des exportations et le développement en Afrique du secteur des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques, la FIMME appelle les opérateurs du secteur à saisir les opportunités du marché africain.

Dans ce nouveau cycle du libéralisme où les économies et les acteurs du marché sont contraints à se réinventer constamment et surtout à accepter l’idée d’une « dé-mondialisation » et où les acteurs se rabattent sur les grands espaces régionaux, le commerce intra-continental est devenu une alternative de relance et de croissance. « L’adoption de l’accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine se présente ainsi comme un deuxième pas sur le chemin du rêve panafricain d’une communauté économique continentale, le premier étant la création des communautés économiques régionales (CER). La priorité des deux est d’élargir l’espace et les opportunités économiques en vue d’un développement social au bénéfice des populations africaines. Cette ambition est suscitée par plusieurs raisons, y compris la taille du marché (plus d’un milliard d’habitants et plus de deux milliards à l’horizon 2050, avec une classe moyenne en expansion et une urbanisation continue), les potentielles économies d’échelle et gains de compétitivité, les possibilités de création de chaînes de valeur régionales et continentales, grâce à des coûts réduits [de production et de revient], ainsi que la diversification et l’industrialisation des marchés d’exportation intra-africains, comparativement aux marchés extérieurs », explique l’économiste Tayib Ghazi dans une note publié sur le site du Policy Center.

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En effet, c’est cette trame idéologique qui justifie la démarche de la Fédération des Industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (FIMME), qui s’inscrit dans la vision royale laquelle, ces dernières années, a construit une véritable feuille de route visant à impulser davantage cette coopération économique régionale. Ce prélude contextuel a été le fil d’Ariane d’une conférence-débat initiée par la fédération et articulée autour de la thématique « Exportation vers l’Afrique de l’Ouest : quel potentiel pour le secteur métallique et métallurgique », cette table ronde a été la lucarne idéale pour le président de la FIMME Abdelhamid Souiri de sensibiliser les membres de l’écosystème sur cette nouvelle donne économique. « Grâce à la diplomatie royale, ces dernières années le Maroc a développé un véritable soft power dans cette région du monde. Et nous pensons que les opérateurs marocains pourront se positionner dans cette chaîne de valeur », déclare le président de cette fédération.  Pour ce dernier, les acteurs doivent saisir les opportunités que représente le marché de l’Afrique de l’ouest plus particulièrement. Abordant la questions du potentiel des exportations vers l’Afrique de l’Ouest par les opérateurs du secteur métallique et métallurgique, l’expert Brahim Allali, Managing partner de Reload Consulting, a quant à lui mis la lumière sur l’importance du marché africain. Revenant sur le grand projet de la Zlecaf ( Zone de Libre Echange Continentale africaine, ndlr ) , il déclare : « avec l’émergence de la zone de libre-échange continental, c’est un énorme marché de près d’un milliard de personnes aux portes du Maroc ». Et de poursuivre : « Dans le domaine des exportations des IMME, le véritable défi aujourd’hui est de se positionner dans les chaînes de valeur ». Cependant même si les opportunités économiques sont énormes, ce dernier n’a pas manqué de revenir sur les défis que les opérateurs dans leur détente économique vers l’Afrique devront prendre en compte. Selon ce dernier, « la zone de l’Afrique de l’Ouest est confrontée à des risques géopolitiques, économiques et environnementaux tels qu’il est judicieux d’évaluer dans toute démarche d’expansion vers le continent ». Ces risques sont, entre autres, les conflits militaro-politiques, le manque d’infrastructures, l’accès limité à l’énergie, les risques réglementaires…

Le levier ZLECAF

La mise en place de la Zlecaf est née de la volonté des chefs d’État africains en faveur du renforcement du commerce intra-africain. Et l’un des principaux atouts de cette zone de libre-échange découle de la volonté d’unifier 1,2 milliard de personnes avec un PIB combiné de 3.000 milliards de dollars. Ce qui représente un puissant levier pour l’industrialisation du continent qui, selon les prévisions des Nations unies, verra sa population d’ici 2050 passer d’1,2 milliard d’habitants à près de 2,4 milliards. Par ailleurs, selon plusieurs avis d’experts, la Zlecaf devrait permettre au PIB du continent d’augmenter de 7% ou 400 Mds de dollars d’ici 2035.

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L’accord de la zone de libre-échange prévoit ainsi le retrait de 90% des lignes tarifaires sur une période de cinq ans pour les économies africaines les plus avancées et 10 ans pour les nations en développement. Et au-delà de la constitution d’un marché africain commun, l’un des véritables défis de la Zlecaf, est la constitution d’une union douanière favorable aux échanges inter-africains en raison de la suppression des droits de douane. Il faut souligner que cette dernière, si elle entre en application, serait un catalyseur dans le domaine de la logistique. Elle permettrait aux pays africains de développer une véritable dynamique dans le domaine de la supply chain collaborative.

 
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