Tremblement de terre

Séisme au Maroc : les implications pour le Tunnel d’Ourika

Lorsque la nature joue les trouble-fêtes, des projets structurants se retrouvent plongés dans une situation rocambolesque. Un exemple patent à l’appui en est le Tunnel d’Ourika, dont le plan de développement se voit totalement chamboulé par le séisme d’El Haouz, du fait de l’apparition de gros défis géologiques et des questions de sécurité importantes auxquelles il faut désormais faire face.

Alors que le séisme d’Agadir en 1960 avait déjà causé des dégâts catastrophiques, le récent séisme d’El Haouz présente des paramètres techniques inquiétants, avec une magnitude proche de 7 et une faible profondeur, engendrant des dommages significatifs en surface, ce qui soulève de nombreuses préoccupations. L’une des principales soulevées par l’ingénieur géologue de production minière, Mohammed Haial, concerne les infrastructures logistiques, en particulier le Tunnel d’Ourika reliant Marrakech à Ouarzazate, via la vallée éponyme.

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Ce séisme caractérisé par une magnitude équivalente à celle du séisme de Kahramanmaras en Turquie, remet en question la faisabilité du tunnel. L’expert souligne que ce séisme est une preuve tangible des défis géotechniques auxquels le Maroc est confronté, en particulier dans la chaîne de l’Atlas où des séismes historiques, tels que celui d’Agadir en 1960, ont déjà causé d’importants dégâts. Les mouvements de terrain, comme les glissements et les éboulements, sont des conséquences directes de ces séismes et peuvent menacer les infrastructures existantes, y compris les autoroutes.

Mise en évidence de gros défis techniques

Le Tunnel d’Ourika, qui joue un rôle essentiel dans le développement des infrastructures logistiques du Maroc, se trouve sur l’axe de l’autoroute Marrakech-Agadir, ainsi que sur le futur tracé de la LGV reliant les deux villes. Cependant, le séisme a mis en évidence deux défis techniques majeurs auxquels le projet était confronté.

Tout d’abord, sur le plan hydrologique, la vallée d’Ourika est désormais sujette à des risques d’inondation. Cette problématique aurait nécessité des mesures de prévention coûteuses pour assurer la sécurité du tunnel et des usagers. Deuxièmement, sur le plan géomécanique, la région du Haut Atlas est davantage sujette à des glissements de terrain, ce qui aurait pu compromettre la stabilité du tunnel et la sécurité des personnes empruntant cette voie.

Face à ces défis, il est clair que le séisme d’El Haouz met un terme définitif au projet du Tunnel d’Ourika. Car, les risques géotechniques et les coûts associés à sa construction et à son entretien seraient trop importants pour garantir sa viabilité à long terme. Les éboulements et les glissements de terrain, du tronçon Fès-Taza à l’axe Marrakech-Agadir en passant par l’axe rifain, ont considérablement augmenté les coûts d’entretien des autoroutes.

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Dans ce contexte géotechnique difficile, le tunnel d’Ourika se retrouve enterré définitivement en raison des risques sismiques et des défis techniques auxquels il fait face. Les conséquences de cette situation sont multiples. Tout d’abord, le lien routier entre Marrakech et Ouarzazate est compromis, ce qui peut avoir un impact sur le développement économique de la région. De plus, l’attrait touristique de la vallée d’Ourika risque d’être affecté, car l’accès à la région devient plus difficile.

 
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