Mobilité durable

VTC : Un marché qui séduit de plus en plus

Uber, Careem, Heetch, Yassir, Indrive… et le dernier arrivé Yango, malgré un faible de taux de pénétration, les opérateurs continuent d’arriver sur le marché national. Un marché qui suscite toujours l’intérêt des professionnels. Détails. 

Nous assistons de plus en plus à l’arrivée de nouvelles marques de transport privé, appelées aussi services de VTC (Voiture de Tourisme avec Chauffeur) avec application qui existent au Maroc.  En effet, selon les chiffres d’une étude menée par le spécialiste en étude marketing Sunergia, le taux de pénétration reste très faible. Seulement 4,5% des Marocains sont utilisateurs de ces services. Pour les non-motorisés, ce taux monte à 10%.  Et pourtant, cela n’a pas empêché des acteurs étrangers à venir s’installer au Maroc. La preuve étant le dernier arrivé, le russe Yango. 

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Hamza El Madrani, représentant du développement commercial pour InDrive au Maroc explique à cet effet, que « de nouveaux concurrents continuent d’entrer sur le marché marocain des services VTC pour son potentiel de croissance, les grandes villes du Maroc connaissent une urbanisation croissante. La concurrence sur le marché des services VTC est bénéfique pour les utilisateurs, car les nouveaux concurrents peuvent conduire à une plus grande variété de services, des options de tarification compétitives entre les principaux acteurs et des innovations technologiques ».

Pour cet expert, «le marché des VTC au Maroc est compétitif et connaît une croissance rapide en raison du nombre croissant d’utilisateurs. Au cours des dernières années, le marché a considérablement augmenté, les services de VTC sont devenus de plus en plus courants dans les grandes villes, y compris Casablanca, Rabat, Marrakech et Tanger».  Il explique cela par le fait que  «la technologie a révolutionné le secteur des transports et le rend plus pratique et accessible à tous. Les gens peuvent facilement commander une course à partir de leur téléphone via des applications et arriver en quelques minutes, au lieu d’attendre un taxi dans la rue. En outre, la possibilité de choisir le prix qui vous convient donne aux consommateurs plus de contrôle et de flexibilité… ».  

Encore des freins à surmonter 

Toutefois, il est nécessaire de souligner que malgré cet engouement, le secteur connait plusieurs freins à son développement. L’étude de Sunergia pointe pour sa part, le manque de notoriété des applications auprès de la clientèle et sa présence dans une zone non couverte par ces services puisque pour l’instant, la plupart des entreprises de transport ne sont actives qu’à Rabat, Casablanca, Marrakech et Tanger. 

Une réalité que Hamza El Madrani, explique par le fait que « les grandes villes du Maroc, telles que Casablanca, Rabat, Marrakech et Tanger, ont une population plus importante, ce qui crée une plus grande demande de services de VTC. Cette population importante constitue un potentiel pour ces applications, ce qui les encourage à se concentrer sur ces zones. Les grandes villes se caractérisent généralement par une demande de transport plus élevée en raison de la concentration des activités économiques, du tourisme, des établissements d’enseignement, des écoles et des centres commerciaux. Les grandes villes disposent généralement d’une infrastructure routière plus développée, ce qui permet aux opérateurs de transport de fournir des services plus efficaces ».

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Autres facteurs ressortis par l’étude, un manque d’intérêt ou de connaissance quant à l’utilisation de ce type d’applications dans le sens où ce moyen de transport s’adresse à une cible à l’aise avec le digital, car il est nécessaire pour l’utilisateur d’avoir un Smartphone et une connexion internet pour commander une voiture, faire le suivi de la course et payer par carte bancaire. A cela s’ajoute la résistance acharnée que rencontrent Uber, Careem, Heetch, Yassir, Indriver…de la part des taxis, moyen de transport emblématique et historique au Maroc. «Ces derniers reprochent aux chauffeurs privés de conduire sans agrément et ainsi de pratiquer une concurrence déloyale. En 2018, les taxis avaient d’ailleurs forcé l’opérateur VTC Uber à cesser toutes ses activités au Maroc après une série d’agressions contre leurs chauffeurs et clients ». Un constat partagé par Hamza El Madrani qui explique pour sa part, que « la réglementation et le cadre juridique peuvent constituer un obstacle au développement du secteur des VTC. Des règles strictes, des exigences coûteuses ou des procédures administratives complexes peuvent rendre difficile l’entrée de nouveaux opérateurs sur le marché et créer des barrières à l’innovation. Et aussi les stéréotypes selon lesquels les services de VTC concurrencent les taxis traditionnels.  En fait, les applications complètent l’infrastructure de transport, rendant le choix des options de transport plus diversifié. Chaque conducteur peut rejoindre la plateforme de VTC.  De nombreux chauffeurs de taxi utilisent déjà inDrive ».

Et de poursuivre «l’État ne devrait avoir qu’une seule tâche : rendre la vie des gens plus facile, plus pratique et plus efficace. L’application inDrive permet aujourd’hui aux passagers de trouver facilement une voiture et aux chauffeurs de gagner plus. En même temps, ces applications augmentent considérablement le niveau de sécurité dans les taxis, car tous les utilisateurs sont enregistrés, il n’y a pas d’anonymat sur la plateforme ».

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Quoi qu’il en soit, les professionnels affirment que les services de transport privés ont encore du chemin à parcourir pour gagner davantage de parts de marché.  Sachant que 95% des Marocains utilisent d’autres moyens de transport pour se déplacer. C’est dire tout le potentiel qui reste encore à exploiter.

Hamza El Madrani
Représentant du développement commercial pour inDrive au Maroc

Hamza El Madrani : «L’application inDrive a été téléchargée plus de 175 millions de fois»

Tour d’horizon avec Hamza El Madrani, représentant du développement commercial pour inDrive au Maroc, sur la situation du secteur des VTC dans le royaume et le développement de la marque inDrive. Explications. 

Challenge : Comment les Marocains ont-ils accueilli l’arrivée des opérateurs VTC ?   
Hamza El Madrani : La majorité des utilisateurs apprécient la flexibilité qui leur permet de choisir entre différents types de voitures en fonction de l’avis du chauffeur ou encore de négocier le prix d’une course en toute liberté comme c’est le cas chez inDrive. D’autre part, les opérateurs VTC ont un impact économique sur la société marocaine en fournissant des opportunités d’emploi supplémentaires pour les Marocains, parfois l’application VTC devient un revenu supplémentaire pour le chauffeur ou pour certains employés.

Challenge : Et chez Indrive, comment se porte votre activité ?
H.E.M : En 2022, selon Data.ai, inDrive est l’application de VTC la plus installée au Maroc, et le Maroc est devenu un pays prioritaire dans la région, car tous les facteurs clés de succès y sont présents, tels que la population jeune, la digitalisation, et la vision de moderniser les villes et d’évoluer vers des villes intelligentes et connectées.
Nous avons intégré le marché avec un nouveau concept de VTC, une nouvelle offre et un nouvel objectif, ce qui nous a permis de devenir l’un des principaux acteurs au Maroc et dans la région MENA.
Nous sommes actuellement présents à Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech, Agadir, El Jadida, Fès et Tétouan, d’autres villes suivront bientôt.

Challenge : Comment avez-vous pu vous imposer sur le marché ? 
H.E.M : L’application inDrive a été téléchargée plus de 175 millions de fois et a été la deuxième application de mobilité la plus téléchargée en 2022. inDrive opère dans 614 villes réparties dans 47 pays. La mission d’inDrive est de défier l’injustice. Nous essayons d’offrir à nos utilisateurs les conditions les plus équitables. C’est pourquoi nous avons les frais de service les plus bas du marché – pas plus de 10 %. Les concurrents facturent environ 20 à 25 %. Avant d’accepter l’offre, le chauffeur peut voir le point B – les autres services le cachent. Et il y a bien d’autres différences. D’autre part, les concurrents utilisent des algorithmes informatiques pour déterminer le prix du trajet, et ni le conducteur ni le passager ne connaissent la raison de ce prix. En même temps, le prix peut changer au cours de la journée, sans que personne n’en connaisse la raison.
InDrive a son propre Business Model qui se différencie des autres concurrents. Avec l’application inDrive, le passager est le premier à fixer le prix de la course, puis le conducteur accepte cette offre, l’ignore ou peut commencer à négocier. Cette approche est la plus équitable au monde, car seuls le passager et le conducteur se mettent d’accord sur le prix final, et nous n’intervenons pas dans ce processus.

Challenge : Quels sont vos projets pour les années à venir ? 
H.E.M : L’objectif pour 2023 est d’accroître la notoriété de la marque, d’augmenter le nombre d’utilisateurs, d’améliorer la qualité des services et des fonctions de sécurité, de lancer de nouveaux services et de soutenir davantage de projets à but non lucratif dans les domaines du sport, des arts et de l’éducation, et l’un de nos principaux objectifs est de s’intégrer aussi facilement que possible dans la vie des citoyens marocains ordinaires.

 
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