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France. Naël, le jeune mort assassiné, devenu « coupable » !

Coupable d’être au mauvais endroit et au mauvais moment. La mort de Naël est révélatrice de la profondeur du racisme qui ronge l’Etat et la société française.

17 ans. A peine adolescent. Juridiquement mineur. Le jeune Naël a été arraché à la vie par une balle tirée à bout portant dans sa poitrine, par un policier censé représenter l’ordre et symboliser la protection contre les actes criminels. Fils unique, sa pauvre mère n’aura pas la chance de le voir grandir et devenir un homme. Naël sera tué deux fois. D’abord par cette balle tirée froidement par un policier lorsqu’il a refusé d’obtempérer. Ensuite, par un système judiciaire qui, dès le départ, essaya de transformer la victime en coupable. Le procureur ordonna une enquête à l’encontre de Naël pour délit de fuite et tentative d’homicide volontaire, en se basant ainsi exclusivement sur la version policière qui, par la suite, s’est révélée être mensongère et calomnieuse. Version immédiatement démentie par une vidéo reproduisant clairement la réalité des faits. La victime est ainsi devenue coupable. Et si cette vidéo n’existait pas ? Naël aurait été « comptabilisé » dans la liste macabre des présumés coupables. En 2022, 13 personnes de couleur ont été exécutées pour refus d’obtempérer. Les témoignages sont glaçants. Le racisme est profondément présent en France, même dans les institutions étatiques  chargées d’assurer la sécurité publique, c’est-à-dire la sécurité des gens. Après plus d’un siècle, l’ombre de l’affaire Dreyfus est toujours là. Elle se répète. Grâce surtout à l’impunité. Le racisme est systémique. Il est exercé quotidiennement à travers le « contrôle de faciès ».

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Naël n’a pas choisi sa couleur ni sa religion ni son lieu de naissance. C’est un jeune être humain qui aspirait vivre heureux, rire et partager avec autrui. Comme d’autres adolescents, il apprenait et mûrissait à travers ses « erreurs de jeunesse ». Devait-il être assassiné pour avoir conduit une voiture sans permis dans cette « ville lumière » qu’est Paris, devenue si sombre après cet acte odieux qui plus est commis par un agent de police ? Pour cela, un « syndicat de police », devenu subitement synonyme de « syndicat du crime », a presque félicité le policier pour son acte meurtrier.  

 
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