Tourisme

Levée de l’exigence d’un certificat de mariage. Les hôteliers pris « entre deux feux »

Paradoxalement, beaucoup d’hôteliers ne semblent pas se réjouir de la levée de l’exigence d’un certificat de mariage dans les hôtels au Maroc. Leur dilemme.

Depuis lundi 27 mai, la mesure non écrite qui exigeait aux couples marocains souhaitant disposer d’une même chambre dans un établissement hôtelier de présenter un certificat de mariage aurait été levée. C’est ce qu’ont révélé des établissements hôteliers à plusieurs médias. Si l’annonce a d’emblée divisé les conservateurs et les défenseurs des droits de l’homme et des libertés, les hôteliers, en revanche, ne savent toujours pas s’il faut en réjouir ou pas. « Nous ne savons pas à quel saint se vouer. Il n’y a pas encore de texte juridique clair pouvant nous éviter les ambiguïtés. Or, la logique des instructions orales induisent très souvent vers des enfreintes à la loi. Pourquoi le ministère de la Justice et celui  du Tourisme, n’envoient pas tout simplement une circulaire ? Au moins, on savait avant sur quel pied danser. Mais depuis que le ministre de la Justice a évoqué le caractère  illégal  de l’exigence d’un acte de mariage pour les couples souhaitant séjourner dans les hôtels, c’est le flou total », s’interroge un hôtelier de Marrakech qui dit être dans un flou total.

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Le fait que certains établissements hôteliers exigent encore la production des actes de mariage prouve  que même les déclarations d’un ministre ne suffisent pas. Seuls les documents officiels sont sérieusement pris en considération par les professionnels. « Le code pénal marocain est clair comme de l’eau de roche, doublé à présent de l’indépendance du procureur du Roi. Si l’un des conjoints saisit ce dernier pour constat d’adultère commis par son conjoint dans un établissement d’hébergement touristique et une fois le crime constaté et acté par la police judiciaire le responsable légal de l’établissement et tous ceux qui ont facilité l’adultère encourrons les peines stipulées par le code pénal (incarcération, peine pécuniaire…) », estime cet autre hôtelier de Casablanca, précisant que « dans ce cas de figure la déclaration de M. le ministre ne sera d’aucun soutien devant un magistrat pour  faire sortir le gérant de l’établissement de ce guet-apens ». 

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Aujourd’hui, si au sein des établissements hôteliers, d’aucuns s’adaptent à la nouvelle donne, d’autres campent sur leurs pratiques antérieures et ne pensent pas appliquer la mesure « orale ». « Pour se défendre en cas d’éventuel dérapage, il faut une décision courageuse et un projet de loi.  Nous sommes entre deux feux : soit écoper une peine au civil (refus d’accepter le risque de tomber sous le couperet de la peine participation à l’adultère), soit prendre une peine au pénal (accepter l’adultère, considéré comme faute pénale) », résume ce membre du bureau de la Fédération Nationale de l’industrie hôtelière (FNIH).

 
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