Economie

Loi de finances 2024. «Une réponse partielle aux ambitions économiques», selon Chakib Alj

La réaction de Chakib Alj, président de la CGEM, à la loi de finances qui vient d’être adoptée met en lumière les lacunes perçues dans la réforme de la TVA et soulève des inquiétudes quant à l’impact sur les décisions d’investissement et l’attrait du Maroc en tant que destination d’investissement.

Lors du point de presse organisé par la CGEM ce vendredi 15 décembre 2023 sur la loi de finances 2024, Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises (CGEM), a exprimé ses préoccupations quant à la loi de finances 2024 et souligné son inadéquation avec les ambitions économiques du pays. Il a mis en évidence certains aspects de la réforme de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui sont jugés incomplets, ainsi que des mesures qui suscitent de vives inquiétudes au sein de la communauté entrepreneuriale.

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L’un des points soulevés par le dirigeant concerne la réforme de la TVA vers une neutralité, qui, selon lui, n’a pas été pleinement traitée dans le projet de loi. Cette réforme est d’une importance capitale pour assurer une équité fiscale et favoriser un environnement propice aux affaires. Cependant, l’application de cette réforme semble laisser des lacunes, ce qui pourrait entraîner une incertitude pour les dirigeants et les responsables d’entreprises en matière de TVA.

L’approche unilatérale pointée également du doigt

De plus, les évolutions des taux de TVA et des droits de douane sont également pointées du doigt par Alj. Il souligne le fait que ces changements aient été appliqués à un large éventail de produits sans une consultation préalable avec les secteurs concernés. Cette approche unilatérale peut avoir des conséquences négatives sur les décisions d’investissement et remettre en question la confiance des entreprises.  Dans un contexte de concurrence mondiale pour attirer les investissements, le Maroc doit offrir une visibilité et une stabilité fiscale pour renforcer son attractivité en tant que terre d’investissement et favoriser la création d’emplois. Il convient de noter que la destination Maroc est confrontée à une concurrence féroce à l’échelle mondiale. Afin de rester compétitif et de stimuler la croissance économique, le dirigeant souligne qu’il «est essentiel de créer un climat favorable aux affaires. Cela implique de donner confiance aux entreprises en assurant une visibilité et une stabilité fiscale à long terme », dit-il.

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L’appel de Alj à la prudence et à la réflexion dans l’élaboration de la loi de finances 2024 met en évidence l’importance de la concertation entre le gouvernement et le secteur privé. Si l’on s’en tient à la sortie de Chakib Alj, pour les prochains projets de loi de finances, il serait plus idoine pour l’exécutif d’adopter une approche plus collaborative et consultative afin de permettre une meilleure prise en compte des besoins et les préoccupations des acteurs économiques et de favoriser un environnement favorable à l’investissement et à la croissance.

 
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