Armement

Comment le Maroc va devenir un hub de la construction de drones pour l’Afrique

Dans un contexte où les pays du Sahel et d’Afrique de l’Ouest expriment un besoin pressant en capacités aériennes, une nouvelle perspective s’ouvre pour le Maroc.

Le royaume se prépare à intégrer le cercle des nations constructrices de drones militaires, en profitant notamment de l’expertise israélienne, souligne un article du journal Le Monde. Cette collaboration se concrétise avec l’annonce par la société israélienne BlueBird Aero Systems du lancement prochain d’une unité de production d’aéronefs sans pilote (ASP) au Maroc.

L’article du journal Le Monde rapporte que cette unité de production, dont l’emplacement exact reste encore confidentiel, devrait débuter son activité dans un avenir proche. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un projet plus large annoncé par le ministre de la défense marocain en novembre 2023, visant à développer une industrie militaire nationale axée sur la production de drones.

Lire aussi | Armée: Le Maroc acquiert un demi-millier de Hummer dernière génération

« Quels drones seront fabriqués au Maroc ? Des modèles WanderB et ThunderB », assure Asher Fredman, le directeur pour Israël de l’Institut des accords d’Abraham pour la paix, cité par Le Monde. Ces appareils sont principalement destinés à des missions de reconnaissance, de renseignement et de détection de cibles.

Par ailleurs, le Maroc envisage également la production locale du drone SpyX, une version kamikaze qui a déjà fait ses preuves sur les champs de bataille, comme en Ukraine et dans le Haut-Karabakh. « Ces munitions rôdeuses, qui ont fait leurs preuves en Ukraine et dans le Haut-Karabakh, sont de plus en plus décisives sur les champs de bataille », souligne Nizar Derdabi, un ancien officier de la gendarmerie marocaine, cité par Le Monde.

Transfert de technologies

Cette collaboration entre le Maroc et Israël soulève des questions sur les détails de la coopération, notamment en ce qui concerne le partage de connaissances et le transfert de technologies. « Des ingénieurs israéliens formeront leurs homologues marocains sur place », confirme Nizar Derdabi.

Lire aussi | Comment le Sahara marocain est devenu le caillou dans la chaussure de l’Algérie

Outre ses implications pour la défense nationale, ce projet pourrait également ouvrir la voie à des opportunités d’exportation pour le Maroc. En effet, le pays pourrait être amené à vendre des drones fabriqués sur son territoire aux pays du Sahel et d’Afrique de l’Ouest, qui sont en quête de capacités aériennes.

Un décret en la matière ayant déjà été adopté en juin 2021, dans le cadre de la loi relative aux matériels et équipements de défense et de sécurité, et qui mentionne clairement que l’exportation constitue un objectif de la mise sur pied d’une industrie de défense.

Autre avantage de la fabrication d’armement sur son propre territoire: le Maroc n’aura plus à acheter des armes clés en main mais en fabriquera selon ses propres besoins.

Lire aussi | Service militaire: Bientôt le dernier délai pour remplir le formulaire de recensement

« Le Maroc ne sera plus contraint d’acheter son armement sur étagère. Comme ils seront fabriqués sur place, les appareils pourront répondre davantage aux besoins de l’armée marocaine et aux contraintes du terrain », explique l’analyste marocain.

 
Article précédent

Liberté de la presse : Le Maroc gagne 15 places au classement RSF

Article suivant

Ceci est l'article le plus récent.