Agriculture

Culture de Tomate : la suprématie du Maroc sur l’Espagne devra s’accentuer au cours des prochaines années

L’Espagne est-elle en train de jeter l’éponge face au Maroc dans le «Match de la tomate» qui les met aux prises depuis une décennie ? Tout semble étayer une telle assertion en cette période où la région phare agricole ibérique, en l’occurrence Almeria, se résout à numéroter ses abattis avec une production de tomates en baisse (encore une fois) de plus de 20% sur le mois de février 2023. 

Certes, la sous-performance de cette région, qui représente le quart des exportations espagnoles de fruits et légumes et près des 3/4 pour la seule tomate en ce début d’année 2023, est en partie due à des conditions météos assez défavorables, mais la tendance du recul structurel est là. En six ans, la production de tomates à Almeria est passée de près d’un million de tonnes à moins de 700.000 tonnes lors de la dernière campagne dont 400.000 tonnes ont été exportées.

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Sur la même période, la tomate de son voisin du sud vole de record en record. A titre d’illustration, pour la seule année écoulée, les exportations marocaines ont atteint plus de 550.000 tonnes vers le seul marché de l’Union européenne (contre 475.000 tonnes en 2021). Une telle perte d’altitude face à leur compétiteur du sud a poussé des centaines de cultivateurs  almériens de tomates à se convertir en d’autres cultures (2.124 hectares de tomates ont ainsi disparu au cours des cinq dernières campagnes). Et ce qui n’arrange point les choses pour les agriculteurs espagnols, c’est le coût de la main d’œuvre agricole qui continue à s’envoler à leurs dépens pour s’établir entre 7 et 9 euros l’heure (entre 80 et 100 dirhams), soit huit fois plus que de ce côté-ci du détroit.

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Enfin, l’entrée en service en 2022 de la station de dessalement d’eau d’Agadir, pour une capacité d’environ 275.000 m³/jour, en attendant celle de Dakhla (autre bassin important de production de tomates), a donné un autre avantage au Maroc face à son voisin du nord dont la première usine de dessalement à la région d’Almeria ne devra entrer en exploitation qu’en 2024 avec une capacité d’à peine 60.000 m³/jour.

 
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