Immobilier

Dahomey et ses cabanons en passe d’être rayés de la carte

Les cabanons du petit village de Dahomey sont pris pour cible par des pelleteuses envoyées par les autorités locales pour procéder à leur démolition, au grand désarroi des habitants.

« Les premières pelleteuses sont apparues le 16 janvier. Elles ont commencé par raser les murs et façades des cabanons abandonnés », raconte une habitante de la petite cité paisible située entre Mohammedia et Bouznika. Près d’un mois après ce premier incident, ce ne sont pas moins de 200 cabanons, sur les 400 que compte le petit village, qui ont été complètement détruits par les tractopelles.

Dans un communiqué publié par l’association des résidents de Dahomey, ces derniers rappellent à juste titre qu’ils exploitent à titre provisoire le domaine public maritime, à travers les cabanons qu’ils détiennent depuis des générations.

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« Nous payons annuellement des loyers à la municipalité en plus des redevances fiscales à la perception sur décision de recouvrement fiscal. Nous avons été assignés en justice à trois reprises lors de procès judiciaires à l’initiative d’une société privée qui s’est appropriée les terres du domaine et par le ministère de l’équipement. Tous les jugements ont été rendus en notre faveur et confirmés par la Cour d’appel », soulignent les habitants.

Pourtant, ces jugements prononcés en leur faveur n’ont pas empêché les agents de l’autorité locale de superviser les destructions des maisons. Les habitants se désolent d’être considérés comme « des agresseurs du domaine public » au moment où des résidences principales ont été démolies avec des affaires personnelles à l’intérieur, en violation des dispositions et règlements régissant les opérations de démolition. Car au départ, les démolitions se faisaient sans préavis. « Ce n’est que depuis une semaine qu’ils ont commencé à nous prévenir ». Mais comment expliquer cette rapidité dans l’exécution de ces démolitions ? « Le promoteur immobilier veut à tout prix nous mettre face au fait accompli et éviter ainsi tout procès qui prendrait du temps », nous explique une source bien informée.

« Nous ne céderons pas. Nous sommes ici pour rester. Nous ne lâcherons rien. S’ils veulent aller jusqu’au bout, nous sommes prêts à leur résister. Quant à la mairie de Bouznika, nous exigerons d’elle qu’elle nous rembourse tous les loyers que nous leur avons versés », s’exclame une habitante, au moment où les pelleteuses continuent de démolir à tout va.

 
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