Gestion de l'eau

Eau potable ou irrigation, le choix dur à prendre

Le Maroc se trouve aujourd’hui face à une problématique cruciale liée à l’approvisionnement en eau, engendrant un dilemme majeur entre les besoins en eau potable et l’irrigation agricole. Explique L’Economiste dans son édition de ce mercredi 22 novembre.

Un arbitrage devait se faire entre la sécurisation de l’eau potable et l’irrigation pour l’agriculture. La priorité a été accordée à l’eau potable, a déclaré au quotidien Rachid Benali, président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader) et ce, en dépit de l’augmentation significative des prix alimentaires. La Comader attribue cette flambée des prix à la sécheresse soulignant que les subventions destinées aux professionnels ne résolvent qu’en partie le problème, poursuit le quotidien économique.

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La sécheresse a en effet entraîné des restrictions sévères sur l’utilisation de l’eau provenant des barrages, avec une priorité accordée à l’eau potable au détriment de l’irrigation agricole. Dans certaines zones, les agences des bassins hydrauliques ont même interdit l’irrigation, tandis que le niveau des nappes phréatiques demeure alarmant. Les secteurs de la culture maraîchère, des oliveraies et des vergers d’agrumes ont subi des conséquences significatives de cette crise hydrique.

En prévision de ces défis, le Maroc avait signé, faut-il le rappeler, une convention-cadre en janvier 2020 pour le Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et d’Irrigation 2020-2027. Ce programme, doté d’investissements massifs de 115,4 milliards de dirhams, vise à renforcer et diversifier les sources d’approvisionnement en eau potable, à accompagner la demande croissante, à garantir la sécurité hydrique et à lutter contre les effets des changements climatiques. Les financements, déjà finalisés, proviennent principalement du budget général de l’État (60 %), des acteurs concernés (39 %) et du Partenariat Public-Privé (le reste).

Le programme 2020-2027 s’articule autour de plusieurs axes stratégiques, notamment l’amélioration de l’offre hydrique par la construction de barrages, la gestion de la demande et la valorisation de l’eau dans l’agriculture, le renforcement de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural, la réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation d’espaces verts, ainsi que la communication et la sensibilisation visant à préserver les précieuses ressources en eau.

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Cependant, la mise en œuvre de ce programme ne résoudra pas immédiatement les problèmes actuels, et la Comader insiste sur la nécessité urgente de trouver des solutions à court terme pour atténuer l’impact sur les prix alimentaires. La gestion équilibrée entre l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation agricole demeure un défi pressant, exigeant des actions concertées afin de répondre aux besoins essentiels de la population tout en préservant la sécurité alimentaire et le secteur agricole.

 
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