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Edito. La force d’un Etat démocratique

L’Etat démocratique tire sa force première du respect de la loi, censée surtout protéger les plus faibles contre les risques d’abus et d’arbitraire, et de la justice sociale. Celle-ci se concrétise d’abord à travers les principes de l’égalité des chances dans le système d’éducation et de l’accès équitable à des prestations sanitaires de qualité.

Pour cela, la réforme du système de protection sociale, dans sa phase première relative à la généralisation de l’assurance maladie obligatoire (AMO), est en cours. Comment apprécier les résultats atteints ? Devrions-nous nous limiter uniquement au nombre d’adhérents et à quelques chiffres afférents au financement ? La crainte principale est de voir la mise en place d’un nouveau « Tonneau des Danaïdes », voire d’un « tonneau bruissant mais vide ». De ce fait, la réforme du mode de gouvernance du système de protection sociale est incontournable. Car le système actuel ne semble guère suffisamment immunisé contre certaines pratiques comme celles ayant prévalu autrefois et donné lieu à l’affaire des dilapidations de fonds de la CNSS dans un contexte général de gabegie, et dont le procès a duré presque une décennie (2011-2020), avec des condamnations principalement pécuniaires. C’est aussi le cas de la plupart des mutuelles dont la gestion est noyée dans une opacité chronique. Les agents de la fonction publique doivent attendre plusieurs mois, pour pouvoir se faire rembourser une partie des frais engagés pour leurs soins ou achats de médicaments. N’est-il pas possible de s’inspirer des expériences internationales réussies et des bonnes pratiques telles que la prise en charge directe et automatique, avec un paiement du patient limité à la différence ? Il est possible d’adopter tout simplement un système sanitaire unique et une « carte vitale » mettant tous les citoyens sur un pied d’égalité, en matière de santé. Trois principes fondamentaux devraient être à la base de cette réforme : équité, efficience et transparence. La qualité et la durabilité du système de protection sociale dépendent étroitement de l’application effective de ces principes. Il en est de même de la confiance et de l’adhésion active de toutes les catégories socioprofessionnelles concernées. Résultats quantitatifs et résultats qualitatifs sont donc inséparables. Sans oublier que le chantier de la généralisation de la protection sociale est indissociable de la réforme du système de santé. Celui-ci en est même la substance première. D’où la pertinence de leur regroupement dans le même ministère. Autrement, ce ministère aurait été « unijambiste ».

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De manière plus profonde et stratégique, ces deux réformes fondamentales du système de protection sociale et du système de santé, à côté de la réforme du système d’éducation, sont porteuses d’une profonde transformation sociétale, voire d’une « révolution silencieuse ». C’est une rupture avec le passé, celui d’un « Maroc à plusieurs vitesses », d’une dualité opposant un « Maroc utile » à un « Maroc inutile », pour consacrer dans la réalité, le « Maroc de l’espoir », celui du développement des capacités individuelles et collectives et de la restauration de la confiance en soi-même, dans les institutions, et, in fine, dans le « vivre ensemble ».    

 
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