Médias

Les séries étrangères doublées en darija éjectées de la SNRT.. mais il reste encore beaucoup à faire

C’est une décision audacieuse que vient de prendre le ministre de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid. En plus de mettre fin à la diffusion de séries étrangères doublées en darija sur les chaînes nationales, il a dévoilé de nouvelles mesures visant à revitaliser la télévision marocaine.

Le ministre de tutelle a certes satisfait certaines attentes des citoyens marocains, notamment en contribuant à débarrasser leur paysage audiovisuel de la médiocrité, mais le secteur télévisuel marocain souffre en silence d’autres maux. En effet, comme me l’a confié un professionnel du secteur de la production audiovisuelle, qui a préféré rester anonyme, c’est une bonne initiative, mais le véritable problème réside ailleurs. Les chaînes publiques nationales ne devraient pas entrer en concurrence pour les parts de publicité avec les chaînes privées et autres web-radios balbutiantes. Les premières ont une mission claire : produire un contenu de qualité dans divers domaines et répondre aux attentes de leur audience, les contribuables. Les chaînes privées, quant à elles, fonctionnent selon un business plan et ne sont pas tenues par une mission spécifique, bien que les lignes rouges soient les mêmes.

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Toutefois, cela n’empêche que le pas pris par le ministre de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication est à saluer vivement. Les chaînes publiques de la SNRT sont désormais interdites de diffuser des séries étrangères doublées, avec une limite de 6% de leur temps d’antenne consacré à de telles productions. Les caméras cachées ont également été interdites après des controverses durant le mois sacré de Ramadan. En revanche, les documentaires seront renforcés, tant en arabe qu’en amazigh, ainsi que dans d’autres langues étrangères. « La décision du ministre de tutelle, qui fait preuve d’un dynamisme positif et d’un esprit entrepreneurial -d’ailleurs il a d’autres projets ambitieux en cours, notamment la mise en place d’une industrie des jeux électroniques- je disais que la décision prise dénote une certaine audace mais avec une vision claire, étude de faisabilité, ressources humaines…tout ceci semble disponible, la seule chose, la plus importante d’ailleurs est le budget, les moyens financiers suffisants à même de supporter cette nouvelle configuration ambitieuse. Il faut savoir que les séries étrangères ne coûtent rien comparées aux budgets nécessaires pour monter un film télévisuel ou cinématographique ou une série… », explique notre source.

Objectif de Bensaid : promouvoir le patrimoine culturel national

Le ministre a annoncé une ouverture à la diversité politique marocaine à la télévision, encourageant la promotion de débats équilibrés entre acteurs politiques. Un partenariat a été établi avec le ministère de la Transition numérique pour remédier aux lacunes et renforcer la chaîne amazighe.

Par ailleurs, le gouvernement a pris la décision d’interdire la diffusion des séries étrangères doublées sur les chaînes de télévision publiques, avec la première chaîne ayant déjà cessé la diffusion et la deuxième chaîne, 2M, limitant considérablement sa programmation à seulement 6%. Cette mesure vise à promouvoir le cinéma national en évitant la concurrence des séries étrangères, jugées préjudiciables à la culture marocaine.

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En outre, le ministre a annoncé l’arrêt des émissions de caméra cachée à partir du prochain mois de Ramadan, en réponse aux critiques du public marocain qui les considérait offensantes et attentatoires à la vie privée. Ces mesures témoignent d’un effort significatif pour enrichir et diversifier le paysage télévisuel marocain, le positionnant comme un acteur clé dans le contexte médiatique mondial, en accord avec les tendances contemporaines vers une programmation plus inclusive et éducative.

 
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