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Edito. Vers une résilience multidimensionnelle

Le Maroc avance dans la bonne direction, celle d’un développement durable centré sur le bien-être humain. Certes, cette évolution n’est pas linéaire. Pour devenir irréversible, une démocratisation effective est nécessaire. Le processus de maturité institutionnelle exige volonté politique, confiance, temps et patience. Développement des grandes infrastructures, émergence de nouveaux pôles régionaux, chantiers sociaux stratégiques en cours (…), expliquent la résilience d’aujourd’hui. La crise sanitaire n’a pas empêché la gestation et la naissance de cette magnifique boussole marocaine qu’est le nouveau modèle de développement (NMD). Le récent séisme du Haut Atlas a surtout permis de souligner la pertinence de cette boussole collective qui gagnerait à être mieux assimilée par tous les acteurs, politiques, sociaux et économiques. C’est aussi le cas des recommandations de l’Instance Equité et Réconciliation.

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Le Fonds monétaire internationale et la Banque Mondiale, réunis en assemblées annuelles, à Marrakech, ont bien compris cette résilience du Royaume dont la première source est interne. Ces deux institutions financières internationales ont certainement joué un rôle clé dans ce qu’est aujourd’hui le monde. A l’instar de l’ONU, nombreuses sont les voix qui s’élèvent pour leur réforme. L’expertise économique et financière ne doit pas occulter le besoin fondamental d’une démocratisation de l’ordre international pour que l’ensemble des nations souveraines puissent s’engager dans une éradication de toutes les causes et formes de violence. La lutte contre la pauvreté, au sein de toutes les formations sociales, est inséparable de la promotion de la démocratie et de la paix, au niveau international. Réduire les ressources affectées aux industries d’armement et accroitre celles relatives à l’éducation, à la santé et à la lutte contre le réchauffement climatique, constituent le premier défi de ce 21ème siècle, où le genre humain, femmes et hommes, est appelé à faire de la diversité des civilisations, non pas une source de haine et de violence aveugle, mais plutôt une source de richesses immatérielles et de respect mutuel. Le Royaume du Maroc l’a bien compris en rompant avec les dogmes et les modèles préconçus, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles perspectives où les peuples du Sud ont leur mot à dire.

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L’organisation de la Coupe du Monde, en 2030, par l’Espagne, le Portugal et le Maroc, illustre bien cet espoir. L’espace méditerranéen, perçu aujourd’hui, souvent, comme un espace conflictuel, où se cristallisent les contradictions nord-sud, voire comme un immense « cimeterre » séparant deux mondes et engloutissant chaque année des milliers d’êtres humains, peut et doit devenir un espace de fraternité et de paix. Le ballon rond a cette force magique de rapprocher les peuples, voire de les unir et de forger des liens d’amitié durable.

A l’est de la Méditerranée, les armes doivent se taire définitivement. Depuis 75 ans, le sionisme, synonyme d’apartheid, s’est avéré ne pas être une solution de paix à la question juive dans le monde. La Palestine ne pourra jamais être effacée ni dans la géographie ni dans la mémoire des peuples. Un nouveau génocide ne pourra nullement justifier un ancien génocide. La morsure de l’injustice ne peut que nourrir la rage. Mettre fin à l’injustice en Palestine est le premier pas décisif à franchir pour construire une paix durable, voire définitive, et redonner espoir au monde.

 
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