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La «folie padel» débarque au Maroc !

L’offre de padel se multiplie au Maroc. Ce jeu de raquette, à mi-chemin entre le tennis et le squash, attire de plus en plus de pratiquants qu’il rend vite mordus. Et redonne du souffle à certains centres sportifs, clubs de foot ou de tennis, qui transforment leurs courts verts en pistes bleues.

Une raquette, une balle, un terrain synthétique. Ceci n’est pas du tennis ni du squash mais cela y ressemble étrangement. Le nom de ce sport hybride ? Le padel. D’origine mexicaine, cette activité  est en passe de devenir un loisir incontournable dans la capitale économique du Royaume.

Pour ceux qui seraient passés à côté de cette « padel-mania », voilà un sport dont les balles et le terrain (appelés « pistes ») ressemblent au tennis, s’ajoutent au fond, des grillages et des vitres avec lesquelles on peut jouer façon squash. A la main une raquette, petite comme une raquette de plage mais plus épaisse et percée de trous. « Pour commencer, c’est moins difficile techniquement que le tennis », reconnaît Karim qui a loué un terrain avec trois collègues. Le joueur, cadre dans une banque de la place, apprécie particulièrement le côté ludique et convivial du padel.

Il faut dire que ce sport attire aussi beaucoup une certaine cible de cadres et managers pour sa simplicité. « Contrairement au tennis, on peut très vite prendre beaucoup de plaisir et s’amuser entre amis sans forcément avoir des bases techniques solides. Le padel se pratique sur un terrain de 20 mètres sur 10 entouré de vitres et de grillages. Il n’est pas impossible de le pratiquer en simple, mais par défaut il se pratique en double», explique le cadre de la banque.

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Preuve de cette folie padel, les courts de padel qui se multiplient un peu partout à travers le Royaume mais aussi les centres sportifs, clubs de foot ou de tennis qui n’hésitent pas à remplacer leurs gazons synthétiques verts ou terre battue par le bleu océan. Du moins en surface. Une multiplicité des terrains de padel dans les clubs et centres sportifs, partie pour démocratiser ce sport qui, est encore plutôt assez élitiste au Maroc du fait des tarifs pratiqués.

A Casablanca, l’Atlantique Club (El Hank) connu des amateurs de football a succombé aussi à cette « padel-mania ». Le club qui proposait en location que des terrains de foot s’est doté de sept courts de padel. Idem pour City Ball (Route de l’Oasis) du groupe Oasis Sport City qui a transformé des terrains de basket ball en sept courts de padel. Tamaris Foot & Padel (Rouye d’Azemmour), Arena Ville Verte (Bouskoura), Terre Océane Padel Courts (Bd Abdelhadi Boutaleb),  VGK (Sortie Mohammedia Est-Benslimane), Green Sports Park (Route de Bouskoura), RUC (Racine Universitaire de Casablanca au Beauséjour), Palmeraie Country Club (Bouskoura), Sun Beach (Impasse Route de la Corniche), Académie Padel Nacho Payan (Route de l’Oasis), CAF ( Beauséjour), COC Tennis ( Beauséjour)…, les courts de Padel poussent comme des champignons un peu partout dans la plus grande métropole du Royaume avec une accélération depuis la fin de la pandémie de Covid-19.

Récemment, le champion marocain de kickboxing, Badr Hari, qui a raccroché les gants, a intégré dans son nouveau Club de sport « Punch » des pistes de padel dans ses deux salles à Bouskoura et à Tachfine. Une offre qui a un coût puisqu’il faut compter entre 300 DH et 400 DH pour 1 heure 30 minutes pour la location (heure creuse avant 17 h en semaine),  sans oublier un supplément pour la location de 20 DH pour une raquette. Si l’on souhaite acheter une raquette, les prix, selon la marque, vont de 400 (entrée de gamme chez Décathlon)  à plus de 2.000 DH pour une version professionnelle.

Il faut dire que cette offre qui semble conséquente au premier coup d’œil,  sature vite les week-ends et les soirées. C’est pourquoi d’ailleurs que des tarifs heures creuses et heures pleines ont même été instaurés selon les heures d’affluence. Bref, les réservations se font à flux tendu avec une demande qui est grandissante.

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Ça pousse aussi dans d’autres villes

Quasiment inconnu il y a plus de cinq ans au Maroc, le padel gagne aussi d’autres villes du Royaume. A Marrakech, de nombreux établissements hôteliers s’y sont mis en aménageant des terrains de padel qu’ils proposent également aux clients non résidents. Les clubs et centres sportifs ne sont pas en reste. Palm Tennis Club Marrakech (Rocade Palmeraie), Atlas Tennis Marrakech Académie  (Route de l’ourika), Club Madina (Route de Fès), Centre F5 (Route de Fès), ont investi ce nouveau business qui marche.

A Rabat, un club a été dédié exclusivement à ce sport. Il s’agit de Club Padel Maroc qui s’est déployé à Hay Riad  et à Salé. Du côté de Tanger, le Tennis Club Municipal revendique le titre de « premier club de Padel à de la capitale du Détroit et au nord du Maroc ». Il n’empêche qu’un Cercle amical dédié au padel y a également vu le jour. A Agadir, c’est la famille Benzekri, en l’occurrence Nacer, Ismail et Othmane, qui se sont lancés dans ce business en inaugurant en janvier 2023 plein centre-ville le premier club de padel baptisé « Padel Factory » et qui compte quatre terrains. Dans l’Oriental, notamment à Oujda, le bal du padel a été ouvert par le Club Oujda Soccer, jadis spécialisé dans le foot 5, foot 7, qui a intégré ce nouveau sport au Maroc.

Selon les opérateurs, le Royaume compte plus de 120   courts de padel.  Sport fort récent, le padel a été inventé dans les années 60 au Mexique. Après un début de développement au début des années 1980, essentiellement dans les pays hispanophones, il est devenu ultra-populaire depuis une douzaine d’années en Espagne (11 000 terrains et 5 millions de pratiquants), et est plein essor en France (1000 terrains et 700 000 pratiquants) comme un peu partout en Europe.

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Au Maroc, pour faire face à l’engouement, la Fédération Royale Marocaine de Tennis (FRMT) a finalisé l’envoie des documents relatifs à son affiliation à la Fédération internationale de padel (FIP), le pendant de la FIFA dans ce sport. En attendant, plusieurs joueurs marocains qui ont évolué au niveau du circuit ATP de tennis se sont reconvertis. C’est le cas de Rabie Chaki, Reda Amrani, Hicham Khaddari, tous des ex N°1 nationaux.

L’offre de coaching s’est aussi beaucoup étoffée surtout avec les nombreux coachs espagnols qui surfent sur cette de vague de cette « padel-mania » au Maroc. « A Bouskoura, mon coach n’est pas espagnol même s’ils sont nombreux à proposer leur service. Mon entraineur est plutôt un égyptien », confie Amine qui précise que la plupart des joueurs loisirs comme lui jouent une à deux fois par semaine.

En effet, c’est tout un business qui gravite autour de ce nouveau sport tendance. Les magasins spécialisés commencent à faire leur apparition sur le marché. Pādel Nuestro, principal distributeur de padel en Espagne et dans toute l’Europe, s’est installé à Beauséjour à Casablanca avec une boutique en franchise. Les points de vente d’articles de tennis commercialisent également des articles dédiés. Be Sport (anciennement Go Sport) et Décathlon ont maintenant des rayons padel assez fourni.

 
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