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Montée en puissance de Renault Group au Maroc. Les messages forts de Luca de Meo [Vidéo]

L’idylle entre le Maroc et Renault Group, entamée avec son investissement record à Tanger Melloussa en 2012, se poursuit. Aujourd’hui, au-delà de développer une plateforme d’approvisionnement et une base d’exportation industrielle mondiale dont l’impact est intense en termes de création d’emplois, d’accroissement en matière d’intégration et de sourcing local, la firme au losange déploie une nouvelle dynamique de réalisation visant à faire croître son écosystème dans le Royaume. En marge des Assemblées générales de la Banque mondiale et du FMI à Marrakech, Luca de Meo, CEO de Renault Group, a précisé davantage les intentions de son groupe.

La firme au losange est plus que jamais décidée à poursuivre le développement de son écosystème au Maroc, lancé en 2016. Pour mémoire cette année-là, le contrat de «Performance Renault» avait été signé entre le Royaume et Renault Group Maroc. Si ce dernier arrive à échéance à la fin de l’année, le groupe a déjà dépassé avec un an d’avance ses engagements liés à l’écosystème avec un taux d’intégration locale, hors mécanique, de 65,2% réalisé en 2022.

Cette même année, il a boosté considérablement son sourcing local : le chiffre d’affaires sur ce segment s’est élevé à 1,86 milliard d’euros, soit une augmentation de 40% par rapport à 2021. Mieux encore, Renault Group Maroc s’est engagé sur une nouvelle phase portant l’objectif du sourcing local à 2,5 milliards d’euros dès 2025 et, à horizon 2030, à 3 milliards d’euros, en plus d’un objectif de taux d’intégration locale porté à 80%.

Et tout semble bien parti pour que le constructeur puisse atteindre cet objectif plus tôt que prévu. Comme l’a annoncé Luca de Meo, lors d’une table ronde avec la presse nationale à Marrakech en marge des Assemblées générales de la Banque mondiale, les deux usines de Tanger et de Casablanca devrait atteindre à terme les 500 000 unités par an (contre 440 000 unités actuellement). «La performance opérationnelle de nos sites marocains se situe à un très bon niveau et l’usine de Tanger figure parmi les usines les plus soutenables de tout le groupe Renault. Le Maroc représente pour nous un symbole de toute la transformation que nous allons opérer dans le futur. Il faut donc y mettre de l’argent parce que cela en vaut la peine», poursuit M. de Meo. Et d’ajouter : «nous ferons également un travail d’ingénierie, d’achat avec les fournisseurs pour qu’ils viennent localiser les pièces au Maroc. Par ailleurs, nous regardons avec beaucoup d’intérêt toute la stratégie industrielle du Maroc sachant que le gouvernement a une idée assez précise des vrais enjeux pour le futur».

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Outre le volet industriel au Maroc, la firme au losange a ouvert de nouvelles voies censées intensifier son développement en terre marocaine. Ce fut le cas courant 2022 avec la signature d’un mémorandum d’entente entre Renault Group et Managem Group, qui vise à sécuriser l’approvisionnement en sulfate de cobalt, un métal qui entre dans la fabrication des batteries électriques pour véhicules. Justement, cet accord prévoit la fourniture par le géant minier marocain de 5 000 tonnes de sulfates de cobalt par an pendant une période de 7 ans, à partir de 2025.

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Il faut dire que ce mémorandum d’entente cadre parfaitement avec les ambitions de Renault dans le développement de sa gamme mondiale de véhicules électriques. De quoi aussi renforcer le positionnement du Maroc en tant que plateforme de production et d’exportation d’équipements, de véhicules automobiles et de matériaux stratégiques dans la conception des batteries. Sur un autre front, Renault Group Maroc a créé en juin dernier «Renault Digital Maroc», une nouvelle entité ayant pour objectif de prendre en charge le développement et la maintenance de produits digitaux pour les différents métiers du groupe et ses clients dans le monde. Un atout supplémentaire, tant pour le groupe automobile français, que pour le vivier de jeunes formés au Maroc dont les compétences leur permettront de contribuer à l’essor que connaît actuellement l’industrie automobile et les mobilités de demain.

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De quoi faire dire à Luca de Meo : «je pense qu’il y a suffisamment de richesse dans l’écosystème automobile au Maroc, ce qui pourrait nous aider à poursuivre notre transformation industrielle. Pour moi, le challenge consiste à intégrer le Maroc dans cette transformation de l’entreprise et cela fait l’objet actuellement de nombreuses réflexions et autres discussions en interne, mais aussi avec les Pouvoirs publics et nos différents partenaires». Et ce n’est pas tout, puisque M. de Meo a souligné que le Maroc constituera aussi l’une des plateformes où Renault entend construire une économie circulaire. En effet, pour répondre aux enjeux de la décarbonation, la filière automobile a entamé une transformation majeure de ses produits et services, mais aussi de son modèle de production, en intégrant les fondamentaux de l’économie circulaire.

Rappelons qu’elle consiste à produire des biens et des services de manière durable en limitant la consommation et le gaspillage des ressources et la production des déchets, une démarche dans laquelle Renault Group s’est pleinement inscrite. Or, cette transformation nécessite là aussi de nouveaux besoins en compétences qui pourraient être trouvées sur le marché national. «Toutes les pièces du puzzle sont là au Maroc, et nous devons les combiner avec le soutien des autorités publiques et des partenaires du secteur privé», a souligné le patron de Renault. C’est dire la place importante que tient le Maroc dans l’échiquier de la firme au losange ! Signe de cet attachement, Renault Group a tenu ce mercredi 11 octobre courant son Conseil d’administration à l’usine de Melloussa à Tanger.

 
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