Economie

Polarisation de la richesse nationale. Comment certaines régions tirent leur épingle du jeu

Les disparités économiques régionales au Maroc ne cessent de croître, créant un tableau complexe de développement inégal, relève la note d’information relative aux comptes régionaux de l’année 2021 que vient de publier le HCP. Plongeons dans les chiffres pour comprendre les écarts de croissance, de richesse et de consommation entre les différentes régions du pays.

Au Maroc, l’accentuation des disparités dans les dépenses de consommation entre les régions, ainsi que l’accentuation des disparités économiques entre celles-ci, entraînent une augmentation des disparités dans le niveau de vie entre les différentes régions. Telle est la conclusion de la note d’information que vient de publier le Haut commissariat au plan (HCP). Il apparaît ainsi évident que c’est en favorisant un développement économique plus équilibré entre les régions, que le Maroc pourra réduire les disparités, améliorer les conditions de vie de l’ensemble de sa population et promouvoir une stabilité sociale et économique durable à long terme. L’analyse de la croissance du PIB, du PIB par habitant et des dépenses de consommation finale des ménages, relevés dans cette note relative aux comptes régionaux de l’année 2021, met en évidence des disparités économiques régionales croissantes. Certaines régions affichent des taux de croissance du PIB supérieurs à la moyenne nationale, tandis que d’autres enregistrent des taux inférieurs. De plus, la répartition de la richesse et des dépenses de consommation varie considérablement d’une région à l’autre. Les régions les plus développées, telles que Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra, concentrent une part importante du PIB et des dépenses de consommation, tandis que les régions moins développées du sud et de l’est du pays ont des contributions relativement faibles.

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Des disparités économiques régionales qui soulèvent des préoccupations en termes d’équité et de développement équilibré du pays. D’où la nécessité pour le gouvernement de mettre en œuvre des politiques et des initiatives visant à réduire ces écarts et à promouvoir une croissance économique plus équitable et inclusive. Comme recommande un analyste, « cela pourrait inclure des investissements ciblés dans les régions moins développées, le renforcement des infrastructures, la promotion de l’éducation et de la formation professionnelle, ainsi que le soutien à l’entrepreneuriat local ».

PIB et croissance économique : Fès-Meknès, Béni Mellal-Khénifra, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Marrakech-Safi au déçu de la moyenne nationale

En 2021, le Maroc a enregistré une croissance de son PIB en volume de 8%, après une récession de 7,2% en 2020 causée par la crise sanitaire. Cependant, des disparités régionales significatives sont apparues. Quatre régions, à savoir Fès-Meknès, Béni Mellal-Khénifra, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Marrakech-Safi, ont enregistré des taux de croissance supérieurs à la moyenne nationale. Les huit autres régions ont affiché des taux de croissance inférieurs à la moyenne, allant de 4,2% à 7,9%. Ces chiffres soulignent l’accentuation des disparités économiques entre les régions.

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De plus, les données sur le PIB en termes de valeur monétaire actuelle révèlent une concentration de la richesse dans certaines régions. Casablanca-Settat contribue à hauteur de 32,2% du PIB national, suivie de près par Rabat-Salé-Kénitra et Tanger-Tétouan-Al Hoceima avec respectivement 15,9% et 10,5%. Cinq autres régions représentent ensemble un tiers du PIB national. Cependant, les trois régions du sud et la région de Drâa-Tafilalet ne contribuent qu’à hauteur de 7,7% à la création de la richesse nationale. Ces chiffres mettent en évidence les disparités régionales dans la répartition de la richesse.

PIB par habitant : Dakhla-Oued-Ed-Dahab, Laâyoune-Saguia al Hamra, Casablanca-Settat, Guelmim-Oued Noun et Rabat-Salé-Kénitra au déçu de la moyenne nationale

Le PIB par habitant en 2021 s’élève à 35.104 DH au niveau national. Seules cinq régions affichent un PIB par habitant supérieur à cette moyenne nationale, à savoir Dakhla-Oued-Ed-Dahab, Laâyoune-Saguia al Hamra, Casablanca-Settat, Guelmim-Oued Noun et Rabat-Salé-Kénitra. Dans les autres régions, le PIB par habitant varie entre 20.971 DH et 34.751 DH. Cette analyse révèle une augmentation des disparités dans le niveau de vie entre les différentes régions, avec un écart absolu moyen passant de 14.113 DH en 2020 à 14.724 DH en 2021.

Dépenses de consommation finale des ménages : Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Fès-Meknès captent plus de la moitié des dépenses

En 2021, les dépenses de consommation finale des ménages ont atteint 751,5 milliards de DH au niveau national. Les régions de Casablanca-Settat, Rabat-Salé-Kénitra et Fès-Meknès ont capté plus de la moitié de ces dépenses, soit 51,5% au total. Les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et Marrakech-Safi ont également contribué de manière significative, représentant ensemble 22,6% des dépenses. Les autres régions ont contribué pour près d’un quart (25,8%) aux dépenses de consommation, avec des variations allant de 0,7% à 7,2%. Ces chiffres soulignent une accentuation des disparités dans les dépenses de consommation entre les régions.

 
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