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Cimetière d’avion : toujours perché aux lèvres de l’ONDA !

Tout juste avant le Covid, l’ONDA avait lancé un appel d’offre pour la concrétisation du premier cimetière d’avion au Maroc. Excellent levier de maintenance, l’écosystème de démantèlement d’avion demeure toujours au statu quo.

S’était il y a quelques années qu’une communication de l’ONDA annonçait le projet du premier cimetière d’avion d’Afrique. En effet, En l’Office national des aéroports (ONDA) avait lancé un appel d’offres international, ouvert entre le 15 avril et le 8 juin 2021, pour la sélection d’une entreprise qui assurerait, dans la cadre d’un contrat DBFOT, la conception, la construction, le financement et l’exploitation d’un centre de stockage, de déconstruction et de recyclage d’avions et d’éléments d’avions. Dans les détails, l’appel d’offre stipulait que, L’entreprise adjudicataire bénéficiera temporairement (durée de 10 ans renouvelable) du domaine public, d’un terrain nu d’une superficie minimale de 10 hectares (avec possibilité de l’étendre à 54), au sein de la zone sous douane de l’aéroport Oujda Angad (nord-est du Maroc, à proximité de la frontière algérienne), pour l’exercice de son activité. 

Rappelons que ces projets de cimetière d’avion, sont des business lucratifs de l’aéronautique des nouveaux temps. Ils permettent aussi de réduire le coût de stockage d’avions retirés des cieux et épargner les tarifs de parking dans les aéroports.  Il est de plus en plus encouragé de nos jours. Le démantèlement devient même pour les grandes compagnies un levier de réduction des coûts de maintenance. Nombre d’entre elles, désossent en interne leurs propres appareils pour en rééquiper d’autres avec des pièces vitales à la fois encore en bon état et moins chères. Les économies s’étalent entre 40% pour des pièces détachées et 70% pour des pièces moteurs. Des équipements de toutes sortes aussi variés (moteurs, fuselages etc.), retrouvent ainsi une nouvelle vie après avoir été certifiées de nouveau, à des tarifs jusqu’à 70%, voire 80% moins chers. 

Le Maroc, étant l’un des acteurs clés du secteur l’aéronautique sur le continent, à la lumière de ces opportunités cité plus haut, avait décidé d’étendre son activité à ce domaine.

Un coup d’épée dans l’eau ?

Près de 3 ans après, le projet demeure toujours au point mort. Depuis le lancement de l’appel, l’ONDA n’a révélé le nom d’aucune entreprise soumissionnaire. Quel est le blocage ? Pourtant à la lecture de l’appel d’offre tout semblait claire. Dans nos investigations sur les projets de réalisations de cimetière d’avion ou communément appelé « Boneyard », rencontre pour la plupart la même problématique récurrente notamment celle du foncier. Par exemple, aux usa, le plus grand cimetière d’avion situé ville de Tucson (Arizona) s’étend sur près de 10 km2, accueillant la deuxième plus grande flotte militaire au monde, avec 3100 appareils, derrière la flotte opérationnelle américaine (5 778 avions en service).  Aujourd’hui même si les avantages sont la autant sur le plan économique que social avec les emplois à la clé, le projet qui devrait s’étendre sur dizaine d’hectare tarde à se réalisé. Et on sait qu’au Maroc la problématique du foncier est une réalité.

Foncier industriel : à quand la fin de la tourmente ?

Selon une étude du CMC le Maroc vient, en tête en termes de niveau d’insatisfaction par rapport aux pays référents relevant que plus de 40 % des entreprises marocaines considèrent l’accès au foncier comme un obstacle majeur ou très sévère contre 9 % en Roumanie et 7 % en Turquie. «La diminution de la réserve des terrains de l’Etat dans les zones urbaines est considérée comme un facteur qui réduit l’offre de terrains industriels destinés à l’investissement», fait ressortir le document.  Ce foncier, poursuit la même source, représente un facteur important de l’attractivité de l’économie faisant remarquer que plusieurs pays ont fait du foncier un instrument efficace pour attirer plus d’investissements directs à l’étranger (IDE), dont notamment la Chine.  » Le foncier représente au Maroc 40 à 60% du coût d’investissement global d’un projet économique, contre 2 à 10% en Europe.

 
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