Tribune et Débats

Séisme au Maroc. Le Royaume, sous le leadership de S.M. le Roi, surmontera les effets de cette tragédie [Par M. Othmane BAHNINI]

Cette tribune rédigée par M. Othmane Bahnini, parue dans le plus grand quotidien du Portugal, est une réaction de manière éclairée à la controverse absurde déclenchée par certaines voix qui s’interrogeaient sur la raison pour laquelle le Maroc n’avait pas demandé l’assistance de certains pays suite au séisme qui a secoué le pays le 8 septembre dernier.

Une semaine après le tragique et effroyable tremblement de terre ayant frappé mon pays dans la province d’Al Haouz (70 Km de Marrakech), engendrant à ce jour plus de 2900 personnes décédées et plus de 5000 blessés, je tiens en premier lieu à adresser mes condoléances les plus attristées aux familles des victimes et toutes mes prières de prompt rétablissement aux blessés. Immédiatement après ce drame national, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a donné ses instructions pour une mobilisation totale de tous les services de l’Etat (Armée, Protection civile, gendarmerie, sûreté nationale, administration territoriale, système de santé, etc.) pour porter secours et assistance aux victimes, ainsi que prendre toutes les mesures nécessaires pour faire face à cette terrible catastrophe.

Tous les moyens ont été déployés pour sauver des vies et apporter une aide urgente aux blessés dans les zones les plus inaccessibles. Ainsi, d’importants moyens aériens (hélicoptères) et terrestres (engins de génie civile) sont mobilisés depuis les premières heures pour atteindre les villages les plus reculés dans les sommets des montagnes du Haut Atlas. Parfois, des moyens plus traditionnels et rudimentaires comme l’utilisation de chevaux ou des mulets pour faire acheminer des vivres aux survivants des endroits les plus inaccessibles par voie routière ou aérienne.     

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L’expertise acquise au fil des épreuves connues par le Royaume dans le domaine des catastrophes naturelles notamment lors des séismes d’Agadir en 1960 et d’Al Hoceima en 1994 et 2004 et celle acquise durant la pandémie du Covid-19), ainsi que les diverses interventions des forces de protection civiles marocaines à l’étranger, ont permis un déploiement efficace dans les toutes les zones touchées par le séisme.

En plus de l’action des institutions fortes précédemment mentionnées, mon pays est doté également d’ONG et d’une société civile admirables par leur dynamisme et leur engagement.   Ayant été sur place à Marrakech au moment de ce terrible drame, j’ai observé de visu le spontané élan de solidarité qui s’est exprimé instantanément, depuis les premières heures du séisme, dans toutes les villes            et régions du Royaume pour accompagner les efforts de l’Etat en acheminant toutes sortes d’aides dans les zones sinistrées. Le lendemain du drame dans la ville de Marrakech, j’ai observé de longues files d’attente devant un centre de transfusion sanguine où des ressortissants marocains et des étrangers attendaient patiemment durant des heures pour faire des dons de sang.  J’ai vu également les associations à l’œuvre collectant et organisant l’envoi des denrées alimentaires     et des besoins de première nécessité aux zones sinistrées. 

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Cette solidarité ne s’est pas limitée aux seuls Marocains. Un extraordinaire élan de compassion et de solidarité à travers le monde est venu réconforter notre peine dans cette douloureuse épreuve, avec un nombre impressionnant de pays proposant leur aide et assistance. A cet égard, je saisis cette opportunité pour réitérer, au nom de mon pays, ses remerciements aux autorités portugaises et à tous nos amis portugais, pour toutes les expressions et les marques de solidarité et de sympathie qu’elles ont manifestées au Royaume tout au long de cette épreuve.    

Dans la gestion de cette grave crise, le Maroc, conscient qu’aucun Etat au monde ne peut seul faire face à des catastrophes naturelles de cette ampleur, a fait le choix dans un premier temps de s’appuyer sur ses propres capacités, d’évaluer et d’identifier ses besoins prioritaires, avant de faire appel au concours des Etats frères et amis. Contrairement aux clichés répandus dans les médias de certains pays, ce choix a été dicté par le double impératif de répondre aux besoins les plus urgents à ce stade, tout en veillant à préserver l’efficacité et l’efficience des opérations de secours. En effet, l’expérience a montré qu’une multitude d’intervenants est très souvent inefficace et parfois même contreproductive.

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Je pense que la solidarité et l’aide devraient s’inscrire dans le temps long. Le Maroc aura bien évidemment besoin de l’ensemble de ses amis sincères. Les domaines d’entraides dans le futur sont vastes tels que l’effort de reconstruction, dont Sa Majesté le Roi a lancé, le jeudi 14 septembre courant, le programme d’urgence de relogement des sinistrés et de la prise en charge des catégories les plus affectées par le séisme. Ce programme comprend également la préservation du patrimoine historique et architecturale, dont -pour ne citer que cet exemple- la mosquée de Tinmel, berceau de la dynastie des Almohades datant du 12ème siècle). En attendant, le Royaume sous le leadership de Sa Majesté le Roi, suivi par toutes les forces vives de la Nation marocaine, surmontera les effets de cette tragédie en s’armant de dignité et de détermination.

 
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