Hydrocarbures

Gaz : Accélération de la coopération entre le Maroc et l’Espagne

Les importations de gaz naturel depuis l’Espagne vers le Maroc ont enregistré une forte augmentation en janvier 2024, avec une hausse de 61,9 % par rapport à la même période de l’année précédente. Le Maroc devient ainsi un client clé pour l’Espagne, s’accaparant 12,5 % des exportations espagnoles de gaz naturel liquéfié (GNL).

Dans le secteur du gaz naturel, la coopération entre le Maroc et l’Espagne est florissante. Depuis la remise en service du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) en juin 2022, après plus de 7 mois d’arrêt suite à la décision unilatérale d’Alger de ne pas reconduire le contrat liant l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) à Sonatrach, les flux de gaz en provenance de l’Espagne ne cessent d’augmenter.

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Le GME, d’une capacité de 960 gigawattheures (GWh) par mois, a vu ses flux à destination du Maroc atteindre des niveaux record. Le Maroc a multiplié par quatre ses importations de GNL en 2023, accaparant ainsi 12,5 % des exportations espagnoles. Cette croissance exponentielle est attribuable à la baisse des prix sur le marché mondial, rendant le gaz plus abordable. Au cours de l’année écoulée, les réexportations de gaz de l’Espagne vers le Maroc ont dépassé au total 6 460 GWh, faisant du royaume alaouite la quatrième destination des expéditions de gaz en provenance des installations espagnoles, derrière la France, l’Italie et le Portugal.

Anas Abdoun, Expert en géopolitique, commente : « Cette étape revêt une importance capitale dans le processus de transition énergétique du Royaume. Après la cessation du GME, le Maroc a été contraint d’importer son gaz par le biais de l’Espagne en utilisant la méthode du flux inversé, une solution provisoire efficace pour répondre à ses besoins immédiats en gaz. Toutefois, il est devenu évident que cette approche, bien qu’efficace à court terme, n’était pas viable à long terme. »

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Il ajoute : « Le Programme de développement d’infrastructures gazières durables, signé mardi à Rabat, offre une solution à cette problématique. Il prévoit la mise en place de terminaux de GNL au nord du Maroc, permettant ainsi aux méthaniers de livrer le gaz naturel liquéfié directement au Maroc pour y être regazéifié. Cette approche réduit les coûts et renforce l’autonomie énergétique du pays. De plus, cette initiative libère le gazoduc GME pour qu’il puisse être utilisé dans le cadre du Gazoduc Nigeria-Maroc, dont les travaux débuteront au plus tard en 2025. »

Par ailleurs, le Royaume a signé un contrat avec le géant britannique Shell le 14 juillet 2023. Ce contrat prévoit la livraison annuelle de 500 millions de mètres cubes de gaz sur les 12 prochaines années, répondant ainsi aux besoins du Maroc en matière de production électrique.

Préparatifs pour une Transition Énergétique Vertueuse

Selon l’Institut espagnol d’études stratégiques, MASEN prévoit de démarrer un total de 20 centrales solaires, ainsi que plusieurs centrales éoliennes, ce qui lui permettra d’atteindre 2 000 MW par an, en plus des barrages hydrauliques dont dispose le pays, capables de générer 1 300 MW supplémentaires. Le Royaume a l’intention de dynamiser les investissements nationaux et étrangers dans ce secteur afin d’atteindre l’objectif d’énergies renouvelables représentant 52 % des sources énergétiques totales du pays d’ici 2030.

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Les entreprises espagnoles ont de grandes opportunités dans ce domaine, et l’Espagne, en ce qui concerne les énergies solaires, est responsable de la conception et de la construction de la quatrième centrale solaire thermique au Maroc et de la troisième à utiliser la technologie parabolique de la première phase de Noor Midelt. Cette initiative fournira de l’électricité propre à plus d’un million de personnes, à un prix estimé au quart de ce qu’il en coûte actuellement.

 
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