Réchauffement climatique

Incendies de forêts: l’ultime cri de détresse de la nature

Les forêts brûlent. C’est l’aspect de destruction le plus apparent du réchauffement climatique. Face à ce drame, l’aveuglement humain persiste et signe. Eteindre les incendies qui éclatent presque partout au monde, ne permettra certainement pas de mettre fin à ce feu moins visible qui consume lentement et irréversiblement la planète Terre, dominée par l’homo sapiens, devenu « homo destructus ».

A la différence des autres espèces, les arbres, et de manière générale la végétation, sont fixés au sol. Ils cherchent, à travers leurs racines et leur feuillage, eau et nourriture, dans le sol et dans l’air. Lorsqu’un incendie éclate, toutes les autres espèces, humaines, mammifères, oiseaux, insectes (…) peuvent s’éloigner, fuir et survivre aux flammes dévorantes, sauf les arbres et autres plantes.

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Depuis des millions d’années, l’arbre a nourri l’être humain, a freiné l’érosion, a servi d’abri, a permis la fabrication de matériaux de construction et d’une multitude d’objets, a permis de se cacher pour mieux guetter le gibier, a permis de fabriquer du papier pour écrire, communiquer et laisser des traces, a permis à des civilisations d’émerger et de se développer (…).

Pendant longtemps, les forêts ont permis un équilibre entre l’oxygène et le gaz carbonique, entre climat sec et climat humide, abritant toute la diversité de la faune et de la flore. Pour de nombreux arbres, la durée de vie est bien supérieure à celle des humains et de toutes les autres espèces. D’où leur sagesse et leur calme si profond. Il suffit, dans une grande forêt, de poser son oreille sur l’écorce d’un arbre centenaire, et de savoir écouter, en fermant les yeux. Les arbres ont leur propre manière d’écouter, de voir et de sentir. Ils communiquent aussi à leur façon. Dans un langage que les humains sont incapables de comprendre, aveuglés par leur nombril.

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Aujourd’hui, les arbres souffrent, voire agonisent. Imaginons un « monde sans forêts ». Les résultats du dernier sommet sur l’Amazonie, tenu au Brésil, est une illustration de l’aveuglement humain. Presque partout, le niveau des eaux souterraines baisse. De nombreuses espèces d’arbres dont les racines ne sont pas profondes, sont condamnés à disparaitre. Il en est de même des espèces qui ne supportent pas l’excès de chaleur et la sécheresse prolongée. Les arbres ne se déplacent pas. Ils attendent. Ils ne se révoltent pas. Ils sont très patients. Ils observent l’abêtissement et l’arrogance des humains. Ils se voient succomber à la cupidité des humains pour qui tout a été « chosifié », y compris l’espèce humaine, divisée en Etats-nations ou plutôt en « Etats-cages », incapables de sortir des artifices qui les enfoncent dans l’obscurité la plus totale, malgré la lumière des flammes des incendies, ultime cri de détresse de la nature.   

 
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