Investissement

Les IDE font la tête : au Maroc, la baisse continue

Rien ne semble freiner le recul des IDE dont la baisse se poursuit mois après mois ! L’Office des changes vient de publier la dernière note mensuelle des indicateurs des échanges extérieurs à fin août 2023, et les indicateurs sur les IDE au Maroc enregistrent une baisse significative à fin août 2023. Que disent les chiffres ?

Les dernières données publiées par l’Office des changes révèlent une baisse continue des Investissements directs étrangers (IDE) au Maroc, avec des implications significatives pour l’économie du pays. A fin août 2023, les recettes des IDE ont enregistré une baisse de 23,4%, passant de 27,722 milliards de dirhams à fin août 2022 à 21,237 milliards de dirhams à fin août 2023. Parallèlement, les dépenses liées aux IDE augmentent de 44%, atteignant 3,420 milliards de dirhams. En conséquence, le flux net des IDE chute de 49,6%, passant de 19,957 milliards de dirhams à fin août 2022 à 10,052 milliards de dirhams à fin août 2023.

Lire aussi | Programme d’appui aux primo-exportateurs 2024-2025. Dernier délais de dépôt de candidature pour en bénéficier

Cette tendance à la baisse des IDE s’inscrit dans un contexte mondial où les investissements directs étrangers ont diminué de 12% en 2022, selon un rapport de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced) récemment publié.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer la baisse continue des IDE au Maroc. Les incertitudes géopolitiques mondiales, telles que la guerre en Ukraine, ont pu dissuader certains investisseurs internationaux. De plus, les prix élevés des denrées alimentaires et de l’énergie ont créé des pressions sur les économies mondiales, ce qui a pu réduire l’appétit des investisseurs étrangers pour de nouveaux projets, ainsi que les pressions liées à la dette. Sur le continent africain, les flux d’investissements directs étrangers ont chuté de 44% par rapport à 2021, avec une baisse de 6% au Maroc, qui se maintient néanmoins dans le Top 5 africain des pays les plus attractifs.

Lire aussi | Le monde en 2033 [Par Adil Mesbahi]

Vu le contexte mondial, tout porte à croire que la nouvelle charte d’investissement adoptée par le Maroc y soit pour quelque chose dans le fait que le Royaume parvient à tirer, un tant soit peu, son épingle du jeu. Mais il ne faut pas dormir sur ses lauriers. Il est crucial pour le Maroc de poursuivre l’amélioration de son environnement des affaires, et renforcer sa compétitivité afin d’attirer davantage d’investisseurs étrangers. Cela peut inclure des mesures telles que la simplification des procédures administratives, la promotion de l’innovation et de la recherche et développement (R&D), ainsi que l’amélioration de l’accès au financement pour les entreprises, car beaucoup reste encore à faire.
Dans l’ensemble, la baisse significative des IDE au Maroc en août 2023 appelle à une réflexion approfondie et à des mesures stratégiques. Il est impératif pour les décideurs politiques et les acteurs économiques de travailler ensemble afin de créer un environnement favorable aux investissements, de promouvoir la confiance des investisseurs et de stimuler la croissance économique à long terme.

Internationalisation croissante des entreprises marocaines

Il convient également de noter que les investissements directs marocains à l’étranger (IDME) ont connu une tendance différente. Au cours des huit premiers mois de l’année 2023, les IDME se sont élevés à 18,211 MMDH, en hausse par rapport aux 11,805 MMDH enregistrés à la fin d’août 2022. Les cessions de ces investissements ont également augmenté, s’élevant à 10,667 milliards de dirhams. Cependant, en excluant les instruments de dette intragroupe et les bénéfices réinvestis, le flux net des prises de participation connaît une légère baisse de 190 millions de dirhams.

Lire aussi | Maroc. Volvo lance sa nouvelle gamme de camions électriques 

Cette évolution des IDME souligne l’internationalisation croissante des entreprises marocaines et leur volonté d’explorer de nouvelles opportunités à l’étranger. Cependant, il est essentiel de veiller à ce que cette expansion à l’international ne se fasse pas au détriment des investissements nationaux.

 
Article précédent

Challenge : N°895  • Du 29 septembre au 5 octobre 2023

Article suivant

Edito. Garder le cap vers les transformations stratégiques