Economie

Augmentation de la dotation de voyage d’affaires. Ces restrictions dont on parle peu

La nouvelle politique de dotation de voyage d’affaires ne fait pas que des heureux. Les restrictions liées aux paiements en personne et aux réservations en ligne soulèvent des préoccupations quant à l’égalité des chances pour toutes les entreprises.

Les restrictions de la nouvelle politique de dotation de voyage d’affaires soulèvent des préoccupations. En début d’année 2024, l’Office des Changes a augmenté la dotation de voyage d’affaires offerte aux entreprises marocaines, mesure saluée par plusieurs opérateurs économiques qui soutiennent que « cette décision constitue un véritable coup de pouce pour le secteur économique ». Passant de 60.000 dirhams à 100.000 dirhams, cette dotation bonifiée vise à couvrir les dépenses liées aux voyages d’affaires, y compris les réservations de repas, de transport et d’hébergement si elles sont réglées directement auprès des établissements concernés.

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Cependant, Ahmed El Azzabi, Ingénieur Paiements chez WooCommerce, attire notre attention sur deux points importants dont on parle peu. « Tout d’abord, seuls les paiements en personne sont admissibles », ce qui signifie que les réservations en ligne, qui sont de plus en plus courantes dans le paysage des affaires modernes, ne sont pas couvertes par cette mesure. En restreignant l’éligibilité aux paiements en personne et en excluant les réservations en ligne, certaines entreprises pourraient être désavantagées, notamment celles qui dépendent largement des plateformes de réservation en ligne pour leurs voyages d’affaires, notamment dans les secteurs du commerce électronique et du tourisme.

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De plus, El Azzabi souligne que cette allocation accrue « est applicable uniquement aux entreprises disposant d’un compte en dirhams ». Comprenons que pour les entreprises dont les revenus sont principalement en dollars ou en euros, avec un compte en devises, cette allocation ne s’applique pas. Cela signifie que leur allocation est limitée aux fonds disponibles sur leur compte, sans plafond spécifique en dirhams. Bien que cela puisse ne pas être un problème pour certaines entreprises, cela soulève la question de l’équité et de la cohérence de la politique de dotation en dirhams pour l’ensemble du secteur commercial.

Quid des réalités changeantes du marché

Bien vrai que les efforts de l’Office des Changes pour augmenter régulièrement cette allocation au fil des années est à saluer. Cela témoigne de la volonté du Maroc de soutenir les entreprises et de favoriser un environnement économique favorable. Cependant, il est également important de prendre en compte les réalités changeantes du marché et les besoins des entreprises modernes, qui sont de plus en plus axées sur les transactions en ligne et les opérations internationales.

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En termes d’implications économiques, cette augmentation de la dotation minimale en dirhams pour les entreprises pourrait stimuler les activités commerciales nationales en offrant aux entreprises une base financière solide pour leurs opérations. Cela pourrait également encourager les entreprises à maintenir des comptes en dirhams, renforçant ainsi la stabilité du système financier national.

Des interrogations quant à l’équité de cette politique

Cependant, les restrictions liées aux paiements en personne et aux comptes en devises soulèvent des interrogations quant à l’équité de cette politique. Selon un analyste, « il serait essentiel pour l’Office des Changes de continuer à évaluer et à adapter ses politiques de dotation en dirhams afin de répondre aux besoins des entreprises modernes, tout en garantissant une approche équilibrée qui soutient à la fois les entreprises nationales et internationales opérant au Maroc ». Il convient également de surveiller de près l’impact de ces restrictions sur la compétitivité et l’efficacité des entreprises marocaines, en particulier dans un contexte mondial où les transactions numériques jouent un rôle de plus en plus important.

 
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