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Les Émirats arabes unis amorcent  leur dédollarisation 

Les Émirats arabes unis viennent de faire leur premier transfert transfrontalier en dirham numérique, en direction de Pékin. Cet acte symbolique est le point de départ d’un processus de dédollarisation.

Annoncé en 2021 et officiellement lancé il y a près d’ un an, le projet de monnaie numérique de la banque centrale (MNBC) des Émirats arabes unis est désormais fonctionnel. Récemment, le Sheikh Mansour Bin Zayed Al Nahyan, vice-président des Émirats et président du conseil d’administration de la Banque centrale, a effectué un premier paiement transfrontalier symbolique. 50 millions de dirhams numériques (environ 135 millions de dollars) ont en effet été envoyés à la Chine.

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Dans les détails, l’opération a été effectuée lors d’une célébration des 50 ans de l’établissement de la Banque centrale. La transaction a eu lieu via la plateforme « mBridge ». Il s’agit d’un projet commun de la Banque des règlements internationaux (BRI) et des Banques centrales de Chine, Hong Kong, Thaïlande et des Émirats arabes unis. Il permet notamment la facilitation des transferts transfrontaliers.

Rappelons que les Émirats arabes unis et la Chine sont tous deux membres du groupe BRICS+, qui communique de plus en plus sur la dédollarisation en cours de l’économie mondiale. Ce paiement en MNBC est donc un pas de plus vers un système qui se détache du billet vert américain.

L’alternative au dollar préparé au sein des BRICS

Dans une de ces notes sur le sujet l’Ecole de Guerre Economique de Rabat explique que : « Face à la politisation du billet vert, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) préparent leur riposte, à l’instar de la Chine qui, devant les enjeux que porte la guerre commerciale avec les Etats-Unis, se décide à accélérer sa politique de dédollarisation.

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En effet, celle-ci commence à réaliser que dans le cadre d’un regain de tensions économiques avec Washington, l’utilisation de véhicules financiers contrôlés par l’occident ne lui serait pas favorable et augmenterait d’autant plus son exposition face aux sanctions et rétorsions économiques. » Et de poursuivre : « Les BRICS s’organisent pour mettre sur pied un système de paiement transnational qui permettra de s’affranchir du système occidental SWIFT afin d’échapper aux yeux de Washington. En effet, depuis les attentats du 11 septembre, ceux-ci ont un acquis auprès de l’institution bruxelloise un droit de regard sur l’ensemble des transactions passant par ce système au nom de la lutte contre le terrorisme.

 
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