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« La Copa del Mundo ». Du Qatar 2022 à l’Australie-Nouvelle Zélande 2023, le chemin est long

Les écarts entre les deux évènements footballistiques sont énormes, bien qu’il existe certaines similitudes. Dans un scénario presque identique à celui du Mondial qatari, ce Mondial australo-newzélandais, remporté dimanche par l’Espagne après sa victoire sur l’Angleterre, les grosses pointures se sont disqualifiées, une après l’autre, en cours de compétition, pour confirmer que chez les dames aussi, il ne faut plus se fier trop à l’histoire et au palmarès. Aussi une coïncidence a voulu que « La Copa del Mundo », dans ses deux versions, soit hispanique.

Les pronostics basés sur les deux critères classiques (histoire et palmarès) se sont avérés faux ; l’exemple du groupe H illustre parfaitement cette réalité que beaucoup s’obstinent encore à ignorer. Dorénavant, les matches devraient être vus avec plein suspens où les deux équipes ont les mêmes chances de gagner, sauf exceptions rares. Un Maroc-Brésil, par exemple, ne donne plus la Seleçao forcément favorite. Les choses ont changé.

D’aucuns ne prévoyaient l’élimination aussi précoce des dames Die Mannschaft, deux fois championnes du monde (2003 et 2007) et la qualification des Lionnes de l’Atlas avec les Cafeteros colombiennes, pourtant novices à cette compétition planétaire de football féminin. Personne n’aura non plus prédit l’élimination des Etats-Unis, quadruple champions du monde (1991, 1999, 2015, 2019), en huitième de finale par la Suède.

Avec la professionnalisation du football, le jeu a gagné en réalisme et une grande compétitivité, ce qui lui a valu sa popularité croissante, étant le sport le plus suivi dans le monde. L’enjeu est devenu de taille au fil du temps ; le football est aussi le mieux payant, avec un marché de transferts à coups de montants astronomiques, des salaires donnant le tournis, sans parler des primes et autres nombreux avantages…

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Il faut reconnaître qu’au-delà de l’amour pour ce jeu et l’envie de réaliser des exploits pour le compte de sa patrie et gagner ainsi sa reconnaissance, les joueuses et les joueurs sont aussi motivés par l’évolution de leur carrière et il n’y a pas mieux que le Mondial pour ce faire. Cela va sans dire qu’une carrière brillante implique l’atteinte des rêves de célébrité…et surtout de richesse. Plus un joueur (se) est motivé(e), plus il fera montre d’acharnement et de grinta. Preuve en est les primes annoncées par les clubs et les fédérations à la veille d’un match afin de les motiver davantage à assurer la victoire, un acte qui en dit long sur les différents niveaux que les joueurs peuvent présenter, selon les circonstances (public, état psychique, absence d’éléments clé, arbitrage…).

Mais chez les dames, la motivation pécuniaire est encore trop faible par rapport aux hommes. Cependant, les footballeuses commencent à monter au créneau réclamant qu’à jeu égale, salaire égale (Equal play, equal pay), une mouvance qui a été initiée par les joueuses américaines. Moins suivi, moins médiatisé et donc naturellement moins sponsorisé, le football féminin traine encore les pieds. « Aujourd’hui, les femmes tiennent peut-être leur revanche. Le football féminin suscite beaucoup d’intérêt, non seulement sportif, mais aussi idéologique, politique et économique : de jeunes footballeuses, toujours plus nombreuses, intègrent les clubs ; les championnats nationaux se professionnalisent ; les compétitions se médiatisent et les investisseurs arrivent. Pour l’instant, d’un point de vue économique, le football féminin, comparé à son homologue masculin, demeure néanmoins une très « petite affaire ». Un « gouffre » financier sépare en effet les deux économies, que ce soit au niveau des chiffres d’affaires des clubs et des ligues, que celui des salaires ou des montants des transferts. La faiblesse des droits TV, des revenus commerciaux et de la billetterie générés par le football féminin explique cet état de fait », analyse Luc Arrondel et Richard Duhautois, économistes-chercheurs au CNRS et au CNAM », cités par ecofoot.fr.

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Lors de cette 8è édition du Mondial dames (23è chez les hommes), une évolution a été ressentie à plusieurs niveau, notamment la qualité du jeu, la médiatisation… Néanmoins, la Coupe du Monde dames demeure beaucoup moins médiatisée que la Coupe du monde Messieurs en général, et en particulier celle qui s’est tenue au Qatar à l’hiver 2022. Les dotations demeurent toujours plus inférieures. Et ce, bien que la FIFA ait annoncé que les salaires des joueuses sont trois fois supérieurs à ceux du précédent Mondial féminin (2019).  

L’écart salarial persiste entre les sexes, malgré les revendications croissantes des joueuses pour l’égalité. Le football féminin gagne en intérêt, avec davantage de jeunes footballeuses intégrant les clubs, des championnats nationaux devenant professionnels et une meilleure médiatisation. Cependant, les écarts de revenus entre les compétitions masculines et féminines restent significatifs. Le Mondial féminin 2023 présente un nouveau modèle de distribution financière, avec des allocations pour chaque étape du tournoi, visant à récompenser les joueuses pour leurs efforts. Les primes ont été annoncées, allant de 30.000 dollars pour les éliminées en phase de groupes à 270.000 dollars pour les championnes du monde. Ce montant total de 152 millions de dollars, trois fois supérieur à 2019, marque une étape vers une meilleure reconnaissance et rémunération pour les joueuses de football.

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Coupe du Monde-Dames : les vainqueurs

  • 1991 : États-Unis
  • 1995 : Norvège
  • 1999 : États-Unis
  • 2003 : Allemagne
  • 2007 : Allemagne
  • 2011 : Japon 
  • 2015 : États-Unis
  • 2019 : États-Unis
  • 2023 : Espagne

 
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