Industrie pharmaceutique

Boycott anti-israélien : Cooper Pharma évite de justesse un faux procès

Après le fabricant de couscous Dari qui a été visé récemment par une campagne de boycott sans précédent sur les réseaux sociaux suite à ses supposées relations commerciales avec Israël, c’est au tour d’un des leaders marocains des laboratoires pharmaceutiques de faire les frais malgré lui d’une polémique autour de son médicament vedette, le Vogalène.

Le groupe contrôlé par la famille Cheikh Lahlou a eu des sueurs froides suite à une campagne de dénigrement de plusieurs  médecins prescripteurs potentiels de cet antiémétique (médicament agissant contre les nausées), qui ont pointé du doigt les prétendus liens avec le géant mondial des génériques, l’israélien TEVA qui commercialise, lui aussi, le même médicament en France et ailleurs en Europe.

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Sentant les vents du boycott se lever, les responsables de Cooper Pharma ont rapidement réagi pour calmer les blouses blanches contestataires qui menaçaient de boycotter le Vogalène, voire tous les autres médicaments commercialisés par Cooper Pharma, pour ne pas avoir à prescrire un médicament qui serait le fruit de la firme israélienne Teva et dont les ventes au Maroc en alimenteraient les caisses par la voie des royalties. Ce qu’il fallait savoir dans cette histoire, est que Cooper Pharma avait acquis les droits de fabrication en propre (et non en licence) du Vogalène il y a plus de quinze ans auprès de son développeur français les Laboratoires SCHWARZ PHARMA, avant que celui-ci ne soit lui-même vendu au belge UCB.

Amalgame

Entre-temps, Teva Santé, la filiale française de l’israélien Teva avait également acquis les mêmes droits pour le territoire français et d’autres géographies. D’où l’amalgame, y compris au sein de parties initiées comme les médecins entre celui qui dispose des AMM (Autorisations de Mise sur le Marché) du Vogalène au Maroc et l’israélien Teva, alors que rien ne les lie factuellement.

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Voilà une histoire qui a failli donner la nausée aux dirigeants de Cooper Pharma. Mais grâce à une réactivité communicationnelle hors pair, le Vogalène, premier médicament anti-nauséeux du pays, a manifestement encore de beaux jours au Maroc.

 
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