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Le Maroc en quête d’une véritable économie du sport

L’organisation d’événements sportifs est devenue un « must » pour certains pays. Pour le Maroc, la diplomatie sportive fait partie des priorités stratégiques.

Selon une étude du cabinet de conseil en stratégie AT Kearney (situé à Chicago), le marché mondial du sport génère jusqu’à 700 milliards de dollars par an, soit près de 1% du PIB mondial, avec une croissance moyenne annuelle de 4%. Et toujours selon la même source, la répartition régionale de ce chiffre d’affaires mondial donne l’Amérique du Nord en tête du secteur avec 40% des recettes. L’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique constituent la deuxième région sur le marché du sport avec 34% du chiffre d’affaires global (tandis que l’Asie-Pacifique est à 15% et l’Amérique du Sud à 4%).

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Depuis le discours du 24 octobre 2008 de Sa Majesté à l’occasion des assises du sport, on assiste à un véritable effet levier dans cet écosystème au Maroc. Rappelons que c’est à la suite de cette vision royale que plusieurs programmes ont vu le jour, notamment la Stratégie Nationale du Sport 2008-2020, fruit de l’impulsion Royale visant à faire du sport un « levier fort de développement humain, d’inclusion, de cohésion sociale ». D’ailleurs, le sport offre des opportunités économiques considérables.

Quels enjeux économiques ?

Selon une étude de la Fédération Marocaine des Professionnels du Sport (FMPS) en partenariat avec l’agence fédérale Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) et le cabinet de conseil IN&Sport, en 2021, le seul secteur privé du sport pesait donc 1,16% du PIB du Maroc. Qu’il se fasse en boutique ou par Internet, le commerce d’articles de sport génère 2,33 milliards de dirhams (210 millions d’euros) sur la même période.

Dans une de ses études, l’IMIST (Institut Marocain de l’Information Scientifique et Technique) s’est également penché sur les retombées économiques de la diplomatie par le football en Afrique. « L’ouverture des installations sportives aux clubs africains et européens, demandeurs de stages de concentration à l’occasion de la préparation de la nouvelle saison, la mi-saison ou lors de l’organisation des finales de coupes nationales, sont des opportunités pour renflouer les caisses en devises étrangères. D’ailleurs, la présence d’équipes étrangères au Maroc engendre automatiquement la mobilisation de plusieurs prestataires de services, notamment les agences de voyage pour la billetterie, les hôtels, le transport, la location des terrains, etc. »

Les défis d’une diplomatie sportive

En 2022, le budget du ministère marocain des Sports s’élevait à 2 milliards de dirhams, un dispositif qui a également été déployé pour soutenir sa diplomatie sportive. Depuis quelques années, le Maroc, au travers de cette diplomatie, a pu développer un poids dans une institution comme la CAF. Pour étendre son soft power sportif, le pays a relancé le pari sur la qualité de ses infrastructures – stades, hôtels, transports, communications – pour s’imposer comme un acteur incontournable sur le continent. « Faire de l’économie du sport au Maroc un levier de développement nécessite de remédier en premier lieu au faible nombre de pratiquants.

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Aujourd’hui, le nombre de personnes inscrites dans des clubs ne dépasse pas le million, avec un nombre de licenciés se chiffrant à 334 700 en 2020. Une réalité qui renvoie à l’importance des autres déterminants de cette économie, à savoir, le poids du sport dans notre système scolaire et universitaire, le niveau de performance de nos élites sportives, la disponibilité des infrastructures sportives et de l’encadrement, de l’aménagement du temps de travail et de l’éducation et de la formation… », explique le CESE dans un rapport intitulé « L’économie du sport : un gisement de croissance et d’emplois à mettre en valeur ».

 
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