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Faillite de la Silicon Valley Bank. Y a-t-il un risque de contagion généralisée ?

La faillite de la Silicon Valley Bank, une banque considérée comme solide, a fait clignoter quelques signaux d’alarme pour le secteur bancaire dans le monde. Faut-il craindre un effet domino ?

Y a-t-il un risque de contagion généralisée après la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB) ? C’est la question qui se pose depuis l’annonce de la faillite vendredi 10 mars du nom de cette banque, privilégiée jusque-là par les start-up, et dont la crise de liquidités a durement secoué jeudi puis vendredi les marchés boursiers et bancaires.

Ce dimanche 12 mars, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a indiqué que le gouvernement américain veut éviter que la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB) ne provoque une contagion au reste du système bancaire. « Nous voulons nous assurer que les problèmes qui touchent une banque ne créent pas de contagion à d’autres qui sont solides », a déclaré la ministre américaine des Finances lors d’un entretien à la chaîne CBS, rapporte l’AFP.

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Interrogé par l’AFP, Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management, se veut aussi rassurant, estimant que le risque d’un incident pour les grandes banques était « faible ». Depuis la crise financière de 2008-2009 et la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, les établissements doivent donner des gages renforcés de solidité à leurs régulateurs nationaux et européens. Ils doivent par exemple justifier d’un niveau minimal de capital plus important destiné à éponger les éventuelles pertes. 

Pour les analystes de Morgan Stanley, cités par l’AFP, « les pressions de financement auxquelles la SVB est confrontée sont très particulières » et les autres banques ne font pas face à une « pénurie de liquidités ».

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L’avis est partagé par Eric Delannoy, président du cabinet de conseil Tenzing. « A chaque fois qu’une banque est en difficulté, il y a une crainte de contagion. Mais, en l’occurrence, cela ne devrait pas être le cas car la banque en question est une banque de la Silicon Valley qui finançait des start-up de la tech, explique à l’AFP ce spécialiste. Elle a un nombre limité de clients et un périmètre d’intervention limité qui ne traduit pas une contagion de la clientèle classique (…) qui sont les particuliers, voire les clients d’autres entreprises. » Qu’est-ce qui a provoqué la faillite de cette banque peu connue du grand public ? « Ces entreprises allaient plutôt bien, elles avaient beaucoup de cash qu’elles déposaient à la banque. SVB utilisait ce cash pour acheter des bons du Trésor américain », explique Philippe Waechter, directeur de recherche économique chez Ostrum Asset Management, sur France info, cité par Ouest France. Mais il y a quelques semaines, le secteur de la tech a commencé à rencontrer quelques difficultés. « Les entreprises ont voulu récupérer une partie de ce cash. Et la banque a été dans l’obligation de vendre une partie du portefeuille accumulé. »  Sauf qu’avec la remontée des taux d’intérêt, la banque a accumulé les pertes.

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Rapidement, l’établissement n’est plus parvenu à faire face aux retraits massifs de ses clients et ses ultimes tentatives de lever de l’argent n’ont pas abouti. « Il y a eu une question de confiance vis-à-vis de cette banque », résume Philippe Waechter.

SVB, spécialisée dans le financement des start-up, était devenue la 16e banque américaine par la taille de ses actifs. Fin 2022, elle comptait 209 milliards de dollars d’actifs et environ 175,4 milliards de dépôts. Il s’agit de la plus grande faillite bancaire aux Etats-Unis depuis la crise financière de 2008.

 
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