Diplomatie

La réponse du Maroc à Macron : « Nos relations ne sont ni bonnes ni amicales »

Le président français Emmanuel Macron persiste dans son double jeu. Il a souligné, l’air de Sainte-Nitouche, que ses relations personnelles avec le roi Mohammed VI étaient « amicales » et « le demeureront ».

Le résident de l’Eysée a fait cette déclaration lors de la conférence de presse tenue le 27 février au Palais présidentiel, à l’issue de son discours portant sur les relations entre la France et l’Afrique. Dans ce mot, Macron va reconnaître la détérioration des relations entre le Maroc et la France, à cause, entre autres, de l’affaire Pegasus (qu’il qualifie de « sujet d’écoutes qui ont été révélées par la presse ») et du vote hostile au royaume au Parlement européen, le 19 janvier 2023.

Lire aussi | Edito. La démocratie fertilise les grands espoirs

Mais ce message du président français n’a pas convaincu à Rabat. Selon une source officielle au sein du gouvernement marocain, interrogée par Jeune Afrique, « les relations ne sont ni amicales ni bonnes, pas plus entre les deux gouvernements qu’entre le Palais royal et l’Élysée ». Et de préciser que les deux sujets évoqués par le président français comme sources de tensions « ne sont que l’illustration de cette situation. D’autres points de tension ont été volontairement occultés, notamment la restriction arbitraire des visas, la campagne médiatique et le harcèlement judiciaire », sans oublier une visite prévue à Rabat, annoncée pour le premier trimestre de 2023, sans en préciser la date.

Lire aussi | Héritage toxique du protectorat français : la face cachée à nos manuels d’histoire

Il convient de rappeler que le Souverain avait appelé dans son discours du 20 août dernier, à l’occasion de la Révolution du roi et du peuple, les partenaires du Royaume à clarifier et à revoir le fond de leur positionnement vis-à-vis de l’affaire du Sahara. Un appel qui a eu écho chez de nombreux Etats, même les plus grands. Macron, lui, semble avoir fait la sourde oreille.

 
Article précédent

Un fort engouement des investisseurs internationaux pour la dette marocaine

Article suivant

Challenge : N°872 • Du 3 au 9 mars 2023