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L’UM6P, catalyseur de Deep Tech en Afrique

Le sommet des technologies de rupture -deep tech- organisé entre le 8 et 10 mai à l’UM6P fut l’occasion de dresser un bilan étape de l’écosystème entrepreneurial.

Le sommet des technologies de rupture, dit « deep tech », qui s’est tenu du 8 au 10 mai à l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), a offert un panorama exhaustif de l’écosystème entrepreneurial en gestation. D’après la direction stratégique de l’université, le nombre d’étudiants a récemment franchi le cap des 5600, avec une présence féminine notable représentant 59% de l’effectif total.

Ce dynamisme démographique est accompagné d’un impact tangible sur l’écosystème entrepreneurial : à ce jour, 21 000 personnes ont été accompagnées par pas moins de 30 programmes d’incubation. Ces initiatives ont permis de former 3 500 jeunes issus de plus de 25 nationalités, ce qui confère à l’université le statut d’université panafricaine.

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Avec 800 jeunes entreprises incubées, 38 levées de fonds réussies et près de 600 millions de dirhams mobilisés par le capital-risque et les investisseurs providentiels, l’écosystème entrepreneurial de l’UM6P s’affirme peu à peu comme une référence dans le paysage panafricain. « La tendance générale montre que les étudiants envisagent principalement une carrière de salarié dans de grandes entreprises ; peu se lancent dans la création d’entreprise post-diplôme. Convaincre davantage d’étudiants de voir l’entrepreneuriat comme une voie viable reste un défi », explique Yassine Laghzaoui, directeur général d’UM6P Ventures.

L’infrastructure de l’UM6P favorise cette transition de la théorie à la pratique. Le département de l’Entrepreneuriat & Venturing s’efforce de stimuler l’innovation et de soutenir les startups à travers un accompagnement qui va de l’idéation à la mise à l’échelle, y compris l’investissement.

UM6P Start-up Studio

Le Fonds Capital Risque de l’UM6P, axé sur les phases d’amorçage, et Mascir Valor, spécialisé dans les technologies de transfert, jouent un rôle crucial en amont du développement des startups, en contribuant notamment à la protection de la propriété intellectuelle. « Si vous regardez le S&P 500, plus de 50% des entreprises listées sont valorisées sur leur intangible. D’où l’importance de protéger la propriété intellectuelle », souligne Yassine Laghzaoui.

L’IE Lab, entité qui se concentre sur l’incubation, s’oriente désormais vers des spécialisations telles que l’agritech, le Maroc se positionnant comme un hub africain dans ce domaine. De son côté, l’UM6P Start-up Studio, inspiré du modèle de la Silicon Valley, offre aux fondateurs les ressources nécessaires pour accélérer et incuber leurs startups.

L’Entrepreneur Academy se charge d’éduquer et d’initier les étudiants au monde de l’entrepreneuriat, les familiarisant avec des concepts clés comme le MVP (Minimum Viable Product) ou le capital-risque. StartGate, pour sa part, offre un campus dédié à l’entrepreneuriat qui s’étendra bientôt à 20 000 mètres carrés.

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« Notre mission est de pousser un maximum de chercheurs à transformer des idées développées dans des laboratoires en produits viables sur le marché. C’est un travail ardu, mais essentiel pour leverager la R&D et stimuler le développement économique de la région », souligne Yassine Laghzaoui.

La clôture du sommet a été marquée par la signature d’une convention de partenariat entre l’Université Mohammed VI Polytechnique et Open Startup International, officialisée au bâtiment administratif de l’UM6P. Cette collaboration, signée par Yassine Laghzaoui, directeur de l’Entrepreneuriat & Venturing de l’UM6P, et Houda Ghozzi, présidente d’Open Startup International, renforce l’engagement de l’université dans l’essor du paysage entrepreneurial marocain. Le partenariat se concentrera sur des initiatives clés, telles que la Global Immersion Week prévue en 2024 à Startgate, visant à promouvoir l’écosystème d’innovation et à intensifier les échanges Sud-Sud et Nord-Sud.

 
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