Enseignement universitaire privé. Comment l’offre s’adapte à la demande croissante de programmes anglophones
L’enseignement universitaire privé au Maroc connait une évolution majeure avec la demande croissante de programmes anglophones. Pour s’adapter, les institutions proposent des formations en adéquation avec les aspirations des étudiants.
L’enseignement universitaire privé au Maroc se voit confronté à une demande grandissante de programmes anglophones, comme le souligne le Pr. Abdelmounaim Belalia, directeur général de l’Université Mundiapolis de Casablanca. Cette demande est portée principalement par les étudiants eux-mêmes, qui cherchent à se former dans des institutions offrant des programmes en adéquation avec leurs aspirations. « En tant qu’université privée, notre mission principale est de répondre à la demande des étudiants. Au cours des dernières années, nous avons observé que les étudiants ont de plus en plus tendance à s’intéresser aux programmes anglophones. Ils nous demandent de plus en plus souvent si nous avons des programmes d’échange avec des pays anglophones », explique-t-il. En effet, à l’heure où le Maroc s’engage dans une réforme visant à généraliser l’enseignement de l’anglais, les étudiants marocains manifestent un intérêt croissant pour les programmes d’échange avec des pays anglophones, comme le Canada ou les États-Unis, dans l’optique de poursuivre leur cursus universitaire à l’étranger. Cette tendance est renforcée par la présence importante au Maroc d’étudiants sub-sahariens, qui cherchent aussi à se former dans des institutions offrant des programmes en anglais. « Nous avons également une importante population d’étudiants sub-sahariens qui viennent au Maroc comme étape intermédiaire avant de poursuivre leurs études aux États-Unis ou au Canada. Afin de répondre à cette demande, nous avons adapté notre offre de programmes », ajoute-t-il.
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De nouveaux horizons dans les partenariats
Face à cette demande, l’université privée, et certains de ses concurrents sur la place Maroc, adaptent leur offre de formation en proposant des programmes en anglais et en établissant des partenariats avec des institutions étrangères anglophones. « Depuis que je suis devenu directeur général de l’Université Mundiapolis à Casablanca il y a environ un an et quatre mois, j’ai effectué ma première visite à l’étranger, en Amérique pour établir des partenariats avec des institutions américaines. Historiquement, nous avons des partenariats avec des institutions françaises, mais depuis deux ou trois ans, nous avons du mal à remplir le quota requis pour certains programmes d’échange. C’est pourquoi nous nous sommes tournés vers l’Amérique pour offrir à nos étudiants des programmes qui répondent à leurs aspirations », explique le DG de Mundiapolis. En juin 2023, l’université privée annonçait une convention de partenariat avec l’Université Québec en Outaouais. Un an plus tôt, c’était la signature d’un partenariat avec Centria University of Applied Sciences basée en Finlande. Pour justifier cette évolution vers une offre de formation en anglais, le Pr. Belalia souligne que cette évolution est nécessaire pour répondre aux attentes des étudiants et pour garantir leur employabilité sur le marché du travail. En outre, le ministère de l’Enseignement supérieur a initié une réforme des normes pédagogiques pour la licence, basée sur une approche modulaire de 7 modules par semestre, incluant un module sur les langues et un autre sur les soft skills. Cette réforme vise à renforcer les compétences individuelles des étudiants, notamment en matière de communication et de savoir-être, considérées comme des éléments clés pour réussir sur le marché du travail.
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Une langue pertinente pour réussir dans le milieu des affaires
Il faut dire que l’acquisition de compétences en anglais revêt une importance particulière, car il permet aux étudiants de se préparer à intégrer le marché du travail international et renforcer leurs chances de décrocher des emplois mieux rémunérés. A côté des universités privées qui adaptent leur offre de formation pour répondre à cette demande croissante de compétences linguistiques en anglais, les plateformes de formation innovantes sont mises à contribution pour réduire les disparités géographiques. Selon Abdelmonaim Faouzi, président de la Plateforme Yool, l’utilisation de la technologie pour proposer des cours d’anglais en ligne permet de réduire les disparités géographiques et de démocratiser l’accès à l’éducation. Les étudiants de villes éloignées peuvent ainsi bénéficier des cours dispensés par des professeurs installés dans des studios équipés et normés, répartis sur tout le territoire national et bientôt à l’étranger. Abdelaziz Alaoui, président de la Caisse mutualiste interprofessionnelle marocaine et vice-président de l’Association Internationale de la Mutualité, souligne quant à lui l’importance de l’anglais dans les relations économiques internationales. Il rappelle que l’anglais est aujourd’hui la langue du développement économique et que les entreprises marocaines ont besoin de cette langue pour échanger avec leurs partenaires commerciaux étrangers. Il insiste sur le fait que l’anglais est une langue qui rassemble les professionnels de différents pays et leur permet de se comprendre sur les mêmes termes, notamment dans le domaine de la protection sociale et de la mutualité.