Rapport

Le FMI loue la très forte réaction politique du Maroc face à la sécheresse et la guerre en Ukraine

Le FMI a salué la « forte réaction politique » à un contexte particulièrement dur, conséquences de la guerre en Ukraine accentué par une sécheresse devenue chronique depuis plusieurs années.

A l’issue de ses consultations conclues avec le Maroc, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a noté que les répercussions de la sécheresse et de la guerre russo-ukrainienne ont été lourdes de conséquences de sur l’économie du Royaume en 2022 et ce, en dépit de la très forte réaction politique du gouvernement marocain, a indiqué l’instance financière internationale dans un communiqué.

Après un fort rebond de 7,9% en 2021, l’activité économique devrait ralentir à 1¼% cette année, en raison de la chute de la production agricole, de la détérioration des conditions extérieures et de la baisse du revenu disponible, prévoit le FMI.

Lire aussi | Ammor : « Le Maroc a récupéré près de 84% des touristes en 2022 »

La hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie a alimenté les pressions inflationnistes, qui se sont généralisées, l’inflation globale devant culminer à 6,5% en moyenne en 2022. Tandis que les envois de fonds compensent en partie l’impact négatif sur le compte courant, et les réserves internationales restent à des niveaux confortables, fait savoir le FMI.

Et de préciser que malgré l’augmentation des dépenses courantes due aux subventions revues à la hausse et à d’autres mesures politiques qui ont atténué l’impact économique des chocs, le déficit budgétaire global devrait diminuer en 2022. Cela reflète la bonne performance à la fois des revenus fiscales (principalement sur les revenus des sociétés et la TVA) et des autres revenus non fiscales (dividendes des entreprises publiques).

Lire aussi | Retenue à la source : les honoraires de 2022 seraient concernés par le nouveau barème

Le ratio de la dette de l’administration centrale au PIB est projeté à environ 69% d’ici la fin de 2022, un niveau nettement inférieur au niveau projeté au moment du rapport des services de l’AIV 2021, principalement en raison de la révision à la hausse du PIB suite au changement d’année de référence. La croissance du PIB devrait s’accélérer pour atteindre 3% en 2023, principalement grâce au rebond de la production agricole et à ses retombées positives sur le reste de l’économie.

L’inflation devrait diminuer progressivement pour atteindre environ 4% en 2023, à mesure que le choc des prix des matières premières se dissipe progressivement et que l’orientation monétaire devient moins accommodante. Le déficit du compte courant devrait se resserrer vers sa norme d’environ 3% du PIB à moyen terme, stimulé par les réformes structurelles.

Les directeurs exécutifs du FMI a par ailleurs félicité les autorités pour la réponse politique très vigoureuse qui a atténué l’impact social et économique des récents chocs négatifs. Alors que les risques pesant sur les perspectives économiques sont orientés à la baisse, la poursuite de politiques vigoureuses et une mise en œuvre rapide des réformes soutiendraient l’activité économique à l’avenir. Pour l’avenir, ils ont soutenu la poursuite d’un engagement fort du Fonds.

Lire aussi | Les recettes douanières atteignent 84,04 milliards de DH à fin décembre 2022

Les administrateurs ont encouragé la banque centrale à poursuivre sa transition vers un cadre de ciblage de l’inflation une fois que celle-ci aura diminué et que l’incertitude actuelle se sera dissipée. Ils ont aussi soutenu la Loi de Finances 2023, qui établit un équilibre entre la nécessité de réduire le déficit, d’atténuer l’impact social et économique des chocs et de financer les réformes structurelles. Ils ont estimé que de nouvelles mesures fiscales et de dépenses seraient nécessaires pour accélérer la réduction de la dette publique et reconstituer les réserves budgétaires.

Le FMI salue par ailleurs le ferme engagement des autorités à mettre en œuvre des réformes structurelles globales. La réforme des systèmes de protection sociale, de santé et d’éducation permettrait d’améliorer l’équité et la qualité de l’accès, de mieux cibler les dépenses et de soutenir le capital humain à long terme. Les réformes des entreprises publiques et d’autres initiatives visant à stimuler l’investissement privé stimuleraient la croissance du secteur privé.

Lire aussi | Le Parlement marocain décide de reconsidérer ses relations avec le Parlement européen

L’institution financière internationale a par ailleurs souligné que des efforts continus pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles, remédier à la pénurie d’eau et réduire les inégalités entre les sexes sont tous essentiels pour soutenir la croissance potentielle du Maroc. Il est prévu que les prochaines consultations au titre de l’article IV avec le Maroc se tiendront selon le cycle standard de 12 mois.

 
Article précédent

Ammor : "Le Maroc a récupéré près de 84% des touristes en 2022"

Article suivant

Prévisions météorologiques pour mercredi 25 janvier