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Edito. Le « regard-standard » ou l’eurocentrisme

A défaut de se nourrir de l’observation de la réalité et de la compréhension de la diversité-complexité, le regard de l’Europe a tendance à devenir un « regard-standard », figé.

L’excès de gaz peut être plus néfaste que son manque. Cet excès peut asphyxier les valeurs démocratiques. Souvent, le manque de ressources énergétiques fossiles attise les « neurones collectives » pour la recherche d’alternatives meilleures. Dans la grande Histoire, il est aisé de constater que les groupes humains, vivant dans des conditions géographiques et physiques difficiles, ont réussi à trouver des solutions de survie. L’exemple le mieux connu est celui du Japon. Une île presque sans ressources naturelles, où la première richesse développée a été et demeure la matière grise. Même la défaite lors de la 2ème guerre mondiale est devenue une opportunité pour consacrer l’intelligence économique aux progrès techniques non destinés à la fabrication des « engins de la mort ». Ce qui en fit l’une des grandes puissances économiques mondiales.

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Voyager dans le temps et dans l’espace, pour découvrir la diversité, pourrait être la meilleure façon de cultiver la prudence et la sagesse.

L’Europe a exploré le monde, principalement pour conquérir et soumettre les autres peuples, tout en restant prisonnière de son propre temps. Faisant preuve d’une inculture arrogante, un président français est même allé jusqu’à considérer les Africains comme « étant sans histoire ». La colonisation/civilisation par l’Europe devait les y intégrer. Ces pyramides en Egypte, ces temples des Incas ou des Aztèques, en Amérique Latine, cette muraille de Chine (…) seraient donc, ou bien tombés du ciel, ou bien sortis par miracle du sous-sol. C’est ce regard là qui emprisonne l’esprit européen dans une cage confortable et risque de le condamner à une « mort lente ».

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L’Europe d’aujourd’hui se conçoit comme une forteresse à protéger, tout en gardant les ficelles pour diriger le reste du monde, et continuer à en tirer profit. La brèche ouverte avec la guerre, il y a presqu’un an, dans son flan Est, ne doit pas faire oublier cette autre fissure subie avant, à l’Ouest, avec le Brexit. Et, dans son « ventre mou », la « vermine » qui a autrefois donné naissance aux atrocités nazies, semble reprendre du poil de la bête, se nourrissant de peur et de haine de l’autre. C’est ce danger là qui devrait préoccuper le plus le Parlement Européen. Car cette Europe là, celle de la « peste brune », est aujourd’hui un risque réel. Une autre Europe est possible, guérie de tous ses complexes, réconciliée avec son passé, avec elle-même et avec le monde.  

 
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