Economie

Les angles morts de l’inflation…

A l’aune de ce nouveau mois sacré de Ramadan, bon nombre de pays connaissent une flambée inflationniste inédite. Cette situation bien que perceptible par tous cache bien des zones d’ombre…

La guerre en Ukraine et les sanctions qui ont suivi ont créé une envolée des cours des produits de base dans plusieurs régions du monde notamment dans en Afrique du Nord surtout dans ce contexte de Ramadan où les choses ne se sont guère améliorées. Dans plusieurs pays, les chiffres de façon relative affichent une certaine tendance haussière. En Tunisie, par exemple, selon l’Institut national des statistiques du pays « les aliments ne sont pas à la portée de toutes les bourses, le chômage atteint 18%, l’inflation 9,1%, le plus élevé depuis trois décennies ». Rappelons qu’en plus de subir cette inflation atroce, la Tunisie connait une pénurie sévère de produits de base. Les rayons des supermarchés sont vides. Les rares produits disponibles sont vendus sous forme de rations uniquement.  

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En Egypte, c’est le même son de cloche. Selon l’observatoire de l’alimentation égyptienne, les prix de plusieurs denrées ont connu une envolée depuis le dernier relevé. Ainsi, les oignons (+108%), les œufs (+97%), l’huile de tournesol (+73%), le poulet (+50%), les pâtes (+33%) et la farine (+47%) s’échangent tous plus chers par rapport aux prix relevés en juin 2022, lors du lancement de cet observatoire. En Algérie également tous les produits de large consommation suivent une courbe ascendante (viande de poulet (+13%) et les œufs (+11,2%)).

Au Maroc, même si la tendance haussière est constante, le taux inflationniste (5%) demeure, dans son ensemble, maitrisé par rapport à celui dans certains pays de la zone Mena. Selon les données de l’agence de statistiques CAPMAS, l’inflation annuelle égyptienne des prix à la consommation en milieu urbain a atteint 21,3 %. En Tunisie, elle est passée, en janvier 2023, à 10,2% contre 10,1% au mois de décembre 2022.

Les effets du Ramadan…

Selon une note de l’Insee intitulée :  » Les effets du Ramadan sur les prix : une analyse comparative sur Le Maroc et la Tunisie « , Ramadan serait ainsi à l’origine d’une hausse pouvant atteindre 10% des prix de certains produits alimentaires au Maroc, contre un maximum de 3% pour la Tunisie. Toujours selon les experts dudit rapport, « ces évolutions sont dues à la dynamique de la demande alimentaire des ménages liée aux pratiques culturelles mais traduisent aussi les disparités en termes de réglementation publique des prix au niveau des deux pays.  » Plus loin dans le document, les experts expliquent que pendant Ramadan, les habitudes alimentaires et culinaires des Marocains changent avec la préparation de plats spécifiques aux festivités qui marquent la période de la rupture du jeûne. La composition des repas est orientée vers des aliments plus riches en glucides, en protéines et en lipides.

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Les dépenses liées à la consommation alimentaire augmentent significativement par rapport aux autres mois de l’année, au détriment de certaines dépenses non alimentaires, comme l’ameublement et le tourisme. Même observation dans un pays voisin comme la Tunisie où, selon nos experts, les habitudes alimentaires tunisiennes changent pendant Ramadan et la consommation de certains produits augmente de manière significative, ce qui impacte leurs prix. Ainsi, les conclusions de l’étude révèle que ces évolutions des prix sont dues à la dynamique de la demande alimentaire des ménages liée aux pratiques culturelles.

 
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